Le Maroc et la Chine ont signé mardi à Rabat un mémorandum d’entente sur un projet d’implantation du sidérurgiste chinois Shandong Shangang Group. Un projet qui suscite l’inquiétude des industriels locaux.
Le leader chinois dans la fabrication des produits en acier, Shandong Shangang souhaite s’installer dans la zone franche de Tanger Automotive City (TAC) située dans le nord du Maroc, sur une superficie de 14 hectares. Le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, et le vice-président de Shangang Group, Qian Yong, ont signé mardi un mémorandum portant sur un projet d’investissement de 1,3 milliard de dirhams (MMDH), soit 150 millions de dollars, qui consiste en une unité de fabrication moderne de structures et de pipelines en acier. Selon les termes de l’accord, la totalité de la production, soit 250.000 tonnes de tuyaux en acier par an, sera destinée à l’export, à 70 % vers l’Europe et 30 % vers l’Afrique.
« La signature de ce contrat avec le groupe chinois qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 7 milliards de dollars, est extrêmement importante. Elle traduit la confirmation de la stratégie mise en place au Maroc visant à faire venir un certain nombre d’industriels chinois qui sont à la recherche de compétitivité », s’est félicité M. Elalamy dans une déclaration à la presse rapportée par l’agence Xinhua. Cet investissement chinois au Maroc entre dans le cadre du projet de développement du partenariat maroco-chinois. Il devrait créer quelques 228 postes d’emplois au Maroc, selon le vice-président du groupe chinois, Qian Yong, qui a formulé le souhait d’élargir cette coopération à d’autres domaines.
Inquiétude des industriels locaux
L’annonce de ce mégaprojet, qui entre dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020, a été toutefois froidement accueillie par les professionnels de la sidérurgie marocaine. Le journal L’Economiste a fait état, au lendemain de la signature du mémorandum, d’une inquiétude au sein de la de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électroniques (FIMM). « Si la convention signée avec le gouvernement autorise la vente de 15% de la production sur le marché local, là, il y aura un problème », a indiqué Ramon Fernandez, 2e vice-président de la FIMM.
Même si la production est destinée à l’export, les opérateurs nationaux sont partiellement rassurés, note le journal, qui révèle que « le nouvel arrivant aura certainement droit à une franchise douanière pour l’importation de la matière première ». Ce qui risque de faire grincer les dents industriels locaux qui tentent difficilement de s’en sortir.