L’impact de la chute des prix du pétrole est plus important que prévu. Des pays de l’Opep sont même en train de pomper à perte. Les appels à la tenue d’une réunion extraordinaire se multiplient, mais l’Arabie Saoudite- plus grand producteur de pétrole de l’OPEP- reste toujours de marbre.
L’Equateur brise le silence et révèle le stress et les difficultés financières qui règnent sur les pays de l’OPEP, provoqués par la chute des prix du pétrole. « Mon pays est en train de pomper à perte », a déclaré mardi, le président de l’Equateur Rafael Correa dans un discours. Le pétrole de son pays se négocie à moins de 30 dollars le baril, tandis que les coûts de production moyens tournent autour de 39 $, précise-t-il. « Nous traversons une année extrêmement difficile et cette difficulté se poursuivra l’année prochaine, à cause de l’effondrement des prix du brut », prévoit le président équatorien. L’Equateur devient ainsi le premier pays du cartel pétrolier à révéler qu’il est en tain de pomper à perte. Le cartel pétrolier a indiqué mardi, dans un communiqué, que le prix de vente du brut est dans une moyenne de 40,47 $. Avec une production de 538.000 barils/jours, l’Equateur est le deuxième plus petit producteur de l’OPEP. Ce pays latino-américain souffre de « difficultés d’exploitation de champs pétroliers matures existants », selon le site financier Bloomberg. Le pétrole représentait 43% du PIB de ce pays en 2014. Soufrant de la chute des prix de pétrole, les pays les plus vulnérables ont multiplié leurs appels pour la tenue d’une réunion urgente de l’OPEP. Le Venezuela avait formulé un appel pour la tenue d’une réunion « spéciale » de l’OPEP le 09 août dernier, avec la participation des pays non- OPEP, la Russie en l’occurrence. L’Algérie et la Libye, qui ont besoin d’un baril à 120 dollars pour équilibrer leurs budgets, avaient sollicité précédemment la tenue d’une réunion urgente de l’OPEP.
L’Iran va défendre ses quotas de production à l’OPEP
L’Iran qui a jugé « efficace » la tenue d’une réunion extraordinaire de l’OPEP insiste, par la voix de son ministre de l’Energie Bijan Zanganeh, sur son projet d’augmentation de sa production de 500.000 b/j à court terme, puis de 1millions de b/j dès la levée officielle des sanctions attendues pour décembre prochain. « Nous allons défendre notre quotas de production et nous allons augmenter notre production que le prix baisse ou qu’il atteigne 100 dollars le baril », a réaffirmé mardi, Bijan Zanganeh, à l’agence iranienne Shana. L’Arabie Saoudite qui a pourtant besoin d’un baril entre 100 et 120 dollars pour équilibrer son budget, ne réagit toujours pas aux multiples appels des pays de l’Opep. Le royaume saoudien prévoit ce jeudi, de réduire ses dépenses de 102 mds de dollars, ce qui correspond à 10% des dépenses prévues. Le FMI prévoit un déficit de 20% du PIB en 2016 pour ce pays pétrolier. Le Koweït, troisième plus grand producteur de pétrole de l’OPEP qui s’apprête également à connaitre un déficit budgétaire de 23.2 mds de dollars pour l’exercice 2015/16, peut faire face à un prix sous les 50 dollars, selon les experts. Car les avoirs de son fonds souverain sont estimés à environ 550 milliards. De ce fait, cette monarchie pétrolière a refusé ce mois d’août la tenue d’une réunion extraordinaire du cartel. La prochaine réunion ordinaire de l’OPEP est attendue pour le 5 décembre prochain à Vienne.