L’Union Européenne (UE) abandonne le projet « Safe Harbor » et opte pour le « Privacy Shield », un projet de texte portant sur le transfert des données personnelles des citoyens de l’UE aux Etats-Unis. Les représentants des Etats membres de l’UE ont donné leur feu vert pour que le machine américaine de la protection des données ouvre un répertoire destiné à la data personnelle des européens. Selon des observateurs, cet accord vise à conserver le commerce des données transatlantique et devient un moyen d’empêcher la balkanisation de l’Internet. Il est à rappeler que des milliers de compagnies européennes transfèrent des données collectées sur le sol européen vers des Data centers localisés aux Etats Unis. Depuis que la Commission européenne à invalidé, en 2015, le projet « Safe Harbour », unique cadre juridique qui régissait le transfert transatlantique des données, suite aux révélations de l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, sur les capacités technologiques des outils américains de la surveillance des données en ligne, aucun régime juridique n’était applicable aux flux des données européens qui atterrissent dans les serveurs américains. Le projet « Privacy Shield » vient donc combler ce vide juridique dont l’existence était liée au vide des politiques de sécurité des données en ligne.
En vertu de cet accord, les Etats-Unis ont donné à l’UE l’assurance que l’accès des agences gouvernementales aux données à des fins d’ordre public et de sécurité nationale serait soumis des mécanismes de surveillance particuliers. La question sensible de la sécurité des données personnelles semble donc ne pas prêter à la polémique. On peut alors se poser la question de savoir si les américains n’ont pas autorisé les européens à mettre en place un mécanisme de contrôle afin de s’assurer de l’adéquation de la réalité des assurances formulées par la Maison Blanche en matière de protection des données transférées. Finalement, les américains poursuivent leur domination de l’espace numérique mondial. Ils sont en train de changer l’Internet grâce à leurs performances réalisées dans le domaine de l’analyse des quantités énormes des données. Des compagnies comme Facebook, Google, Microsoft et autres, ont appris à reconnaitre les visages dans les photos, identifier les voix, traduire vocalement des propos d’une langue à une autre, etc. En devenant le « Hub » de la data mondiale, les Etats Unis se préparent donc à devenir le gendarme du monde numérique après l’avoir été dans le monde réel.