L’amélioration escomptée des indicateurs du secteur du tourisme, l’augmentation des exportations du phosphate et de la production de céréales, devrait permettre à la Tunisie d’atteindre un taux de croissance de l’ordre de 3% en 2014.
La Tunisie enregistrera en 2014 un taux de croissance de 2,8% qui pourrait atteindre 3% en cas d’amélioration des indicateurs du secteur du tourisme et d’augmentation des exportations du phosphate, a estimé, jeudi, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedli Ayari. Dans une déclaration aux médias à l’issue d’un entretien avec le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar, Ayari a rappelé qu’il est difficile de prévoir, avec certitude, un taux de croissance définitif compte tenu de l’ouverture de l’économie tunisienne, basée principalement sur les exportations. Pour rappel, dans son rapport, publié le 11 juin 2014, la Banque mondiale avait révisé ses prévisions pour la période 2014-2016 concernant la Tunisie, prévoyant un taux de croissance de 2,7% en 2014 contre des premières estimations de 2,5% annoncées en janvier 2014. Ayari a indiqué que la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2014, qui sera examinée prochainement par l’ANC, revêt une grande importance, dans la mesure où elle permettra d’actualiser les données relatives aux recettes et dépenses de l’Etat. Il a relevé l’impact positif de l’emprunt obligataire national, qui a permis jusqu’à présent de mobiliser 1000 millions de dinars, sur le budget de l’Etat, dans la mesure où il permettra d’alléger le déficit du budget qui va s’accentuer suite à l’augmentation du salaire minimum garanti dans le secteur de l’industrie. Le gouvernement se penche actuellement sur l’élaboration du budget de l’Etat pour l’exercice 2015, a indiqué Ayari, soulignant qu’il existe de nouveaux indicateurs pour parachever le budget 2014, à l’instar de l’amélioration de la production des céréales ce qui évitera à la Tunisie de recourir à l’importation de cette matière. Ayari a déclaré que la Tunisie a réalisé des avancées au plan économique au cours des quatre premiers mois de 2014, lesquelles avancées « demeurent en deçà de l’escompté ».
Pas de faillite mais un manque de liquidités
En réponse à une question sur des craintes concernant la faillite du pays, Ayari a expliqué que « tout pays peut faire face à des difficultés en matière de liquidités mais sans pour autant arriver au stade de la faillite ». Le gouverneur de la BCT a, par ailleurs, prévu l’amélioration, au cours des prochains jours, du taux de change du dinar, faisant remarquer que la baisse de la valeur du dinar est due à la hausse des importations de la Tunisie par rapport aux exportations. Et d’ajouter que la BCT est actuellement en concertation avec le gouvernement et les partenaires économiques au sujet d’un plan de modernisation des trois banques publiques, à savoir la Banque de l’habitat (BH), la banque nationale agricole (BNA) et la société tunisienne de banque (STB). S’agissant de l’arrêt de travail décidé à l’encontre de deux fonctionnaires de la BCT, il a fait savoir que cet arrêt n’a pas eu lieu sur la base de l’appartenance à un syndicat mais au vu des infractions aux règlements intérieurs commises par ces fonctionnaires. Et de poursuivre qu’il est possible pour les deux fonctionnaires mis en arrêt de travail de présenter, lorsqu’ils seront traduits devant le conseil de discipline, les preuves montrant que plusieurs responsables sont immiscés dans des affaires de corruption. Au sujet de l’argent spolié qui est à la disposition de Leila Ben Ali dans l’une des banques libanaises et dont la valeur est estimée à 30 millions de dollars, Ayari a souligné que l’affaire, encore ouverte, est de retour au stade de l’appel. Il a fait savoir que la cour de cassation libanaise a tranché au profit de Leila Ben Al suite au non respect par la Tunisie de certaines procédures, sachant que la Tunisie a gagné auparavant l’affaire au premier degré et en cassation.