L’économie marocaine devrait connaître une baisse de sa croissance en 2016, sous l’effet d’un recul de la production agricole, indique la Banque mondiale dans ses perspectives économiques de juin. Le passage au vert sera par contre enregistré dès 2017.
Après les 4,5 de croissance en 2015, ce sera le trou d’air pour l’économie marocaine en 2016, avec seulement 1,7%, prédit la Banque mondiale, qui a revu à la baisse ses prévisions pour le Maroc. Responsable: une forte décrue de la production agricole dans la première partie de l’année, marquée par une trop longue période de sécheresse. Dans son rapport sur les comptes nationaux publié début juin, le Haut Commissariat marocain au Plan (HCP), avait relevé que le secteur agricole avait tiré vers le haut la croissance économique en 2015, avec une hausse en volume de 12,8% de la valeur ajoutée agricole, contre une baisse de 2,2% en 2014. La valeur des activités non agricoles a enregistré quant à elle, selon le HCP, un faible accroissement à 1,9% contre 2,5% en 2014. Fatalement, le HCP prévoit en 2016 un net ralentissement de la croissance à seulement 1,3%, moins que les prévisions de la Banque mondiale. La banque centrale du Maroc a également prévu cette décélération de la croissance en 2016, même si les grands indicateurs rebondissent, et affichent de bons scores, dans un contexte marqué par la chute des prix du baril de pétrole et la reprise des exportations. En 2016, »l’activité économique devrait enregistrer un net ralentissement, avec une croissance autour de 1% », prévoit BAM, qui ajoute qu »’elle devrait reprendre pour avoisiner 3,9% en 2017 », mais sous la condition »d’une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux ».
HCP et BAM, sur la même longueur d’onde
Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods rappelle l’intervention de la banque centrale marocaine pour minimiser les effets de la baisse de la production agricole en 2016 et relancer la croissance avec notamment deux baisses successives du taux directeur en 2014 et une autre en mars 2016. La Banque mondiale a relevé par ailleurs une meilleure gestion du budget de l’Etat, ainsi que la réduction du déficit des administrations publiques pendant trois années consécutives. En 2016, le déficit budgétaire devrait être ramené à ramené à 3,7% du PIB et à 3,1% en 2017, »favorisé par le niveau bas des prix du pétrole et les entrées des dons CCG », alors que »le déficit du compte courant va baisser à 0,1% du PIB en 2016 et à 0,3% en 2017 », ajoute Bank Al Maghrib. Pour autant, la banque mondiale estime qu’en 2017 et 2018, la croissance sera de retour, avec des taux respectifs de 3,4% et 3,6M% en 2017 et 2018.