Après l’entretien qu’il a récemment accordé à la chaîne de télévision française d’informations France 24, voilà que le Président Tebboune récidive en accordant une interview exclusive au quotidien libéral français, l’Opinion.
« Le président algérien souhaite aller de l’avant avec son homologue français, particulièrement sur les questions mémorielles, après les querelles diplomatiques des derniers mois. Il compte aussi s’impliquer davantage dans les crises du voisinage, en Libye et au Mali.
Il promeut enfin d’importantes réformes politiques et économiques au moment où la crise sanitaire et la baisse des cours des matières premières ont réduit les réserves de change du pays. » Ecrit en préambule de journal. L’Opinion revient notamment et presque exclusivement sur la question de « La mémoire » et rebondit sur les dernières déclaration du chef d’Etat algérien qui a eu à qualifier son homologue français de « Très honnête et de propre historiquement. »
« L’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie. » A répondu Tebboune qui a au préalable indiqué que le travail sur l’histoire commune des deux pays doit s’accomplir dans la vérité, la sérénité et l’apaisement pour régler « ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente. » Et d’assurer qu’une « fois ces problèmes de mémoires dépassés, nous pourrons avancer avec beaucoup de sérénité. »
Rebondissant sur le thème de la colonisation que la candidat Macron, en 2017, avait assimilé à un crime contre l’humanité, Tebboune a tout de go rétorqué : «Emmanuel Macron appartient à une nouvelle génération. Au moment de l’indépendance, il n’était pas né et il n’a jamais été en accointance avec les lobbies anti-algériens».
Au fil de l’interview, notamment au passage l’interrogeant : Le FLN a longtemps incarné un nationalisme tiers-mondiste et anti-impérialiste. Serez-vous le promoteur d’un nationalisme pus démocratique, comme l’incarnaient Ferhat Abbas et Messali Hadj ? Tebboune a été concis dans sa réponse : « Mon marqueur est plutôt le patriotisme » Et d’ajouter plus loin après avoir énuméré les présences romaine, espagnole puis ottomane sur le sol algérien : « L’Algérie ne se laissera plus caporaliser par quiconque » Et le quotidien l’Opinion de mettre en exergue cette autre observation de Tebboune : « L’Algérie a souffert de la maladie de l’ex-président et surtout du gaspillage des gangs qui l’entouraient. Elle doit retrouver sa place et son influence naturelle.»
Tebboune rappelle ici que l’Algérie reste un pays majeur du mouvement des non-alignés et insiste sur sa vocation de pays pivot à l’échelle régionale. A un autre endroit Tebboune reconnaît que la Chine et la Russie sont les alliés naturels de l’Algérie, tout en nuançant que ce n’est pas là « un choix dogmatique ou idéologique » Et d’ajouter : « Nous entretenons aussi une relation étroite avec les américains et tous les pays impliqués dans la crise libyenne. »