La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a annoncé mercredi une baisse de 7% à 9% de la valeur du commerce mondial pour 2020, malgré des signes de rebond au troisième trimestre.
L’institution basée à Genève a noté que le commerce mondial rebondissait légèrement au troisième trimestre, mais qu’il restait négatif à l’exception de la Chine.
Dans son rapport trimestriel, la CNUCED estime que le commerce mondial sera inférieur d’environ 5% au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019, une amélioration par rapport aux -19% enregistrés au deuxième trimestre, mais encore insuffisante pour sortir du rouge.
Les prévisions préliminaires prévoient une baisse de 3% au quatrième trimestre par rapport à la même période l’an passé. Cependant, le rapport de la CNUCED souligne que ce chiffre est encore incertain en raison des inquiétudes quant à la manière dont la pandémie de nouveau coronavirus évoluera et affectera l’activité économique dans les mois à venir.
Le rapport souligne également la reprise notable du commerce de la Chine, affirmant que les exportations du pays, après avoir chuté au cours des premiers mois de la pandémie, se sont stabilisées au deuxième trimestre et ont fortement rebondi au troisième trimestre.
« Au troisième trimestre, les statistiques commerciales chinoises se sont progressivement améliorées. En valeur, les exportations chinoises pour 2020 sont désormais presque au même niveau que les neuf premiers mois de 2019 », a déclaré l’économiste de la CNUCED Alessandro Nicita dans une interview à Xinhua.
« On pourrait même affirmer que les exportations chinoises se sont maintenant complètement remises de l’effet de la pandémie ».
La CNUCED a également averti qu’aucune région n’était épargnée par la baisse du commerce international au deuxième trimestre de 2020, remarquant que la baisse la plus marquée concernait les régions du Moyen-Orient et d’Asie du Sud, où les importations ont chuté de 35% et les exportations de 41%.
« D’un point de vue purement statistique, la Chine a déjà atténué une grande partie du ralentissement du commerce mondial par ses performances commerciales supérieures à la moyenne, surtout compte tenu des statistiques les plus récentes de septembre », a observé M. Nicita.
« En ce qui concerne la reprise de l’économie mondiale, nous devons voir si la poussée des importations était un rebond temporaire en raison de la baisse des stocks ou si elle est également tirée par une demande accrue de produits étrangers », a-t-il ajouté.
« En fin de compte, pour que la Chine contribue à l’économie mondiale, il serait important non seulement d’agir comme un centre de fabrication, mais aussi de contribuer davantage à la demande mondiale », selon Alessandro Nicita.
En septembre, la CNUCED a mis en garde contre une « décennie perdue » et prédit que l’économie mondiale se contractera de 4,3% cette année, tout en s’attendant à un retour en territoire positif avec un taux de croissance de 4,1% en 2021.
Entre temps, le Fonds monétaire international (FMI) a prédit une contraction mondiale de 4,4% en 2020 dans ses dernières Perspectives de l’économie mondiale au début du mois, une amélioration par rapport à une contraction de 5,2% prévue en juin, lorsque les fermetures d’entreprises liées à la pandémie ont atteint leur apogée.
L’économie mondiale reviendra à une croissance de 5,2% en 2021, selon le FMI.
Le rapport de la CNUCED accorde également une attention particulière aux fournitures médicales COVID-19 telles que les équipements de protection individuelle, les désinfectants, les respirateurs à oxygène et autres équipements hospitaliers.
Les données montrent que le commerce de ces fournitures a augmenté en moyenne de plus de 50% depuis avril, mais cette augmentation a principalement profité aux populations des pays riches.