La Coface attire l’attention sur de nombreux risques politiques qu’on devra surveiller cette année dans les pays émergents, en particulier en Afrique.
La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) prévoit dans son « Guide Risques Pays & Sectoriels 2019 », présenté ce mardi à Paris, que le prix du baril du Brent atteindra 75 dollars en moyenne en 2019, soit un niveau « similaire » à celui de 2018.
Selon la Coface, le niveau d’un prix à 75 dollars est « suffisant » pour éviter à de nombreux pays exportateurs de pétrole de « devoir couper dans leurs dépenses publiques afin de compenser de moindres recettes liées aux matières premières ». Elle relève, dans ce sens, que l’accord de l’Opep sur la réduction de la production pour contenir les prix a été respecté par la Russie et l’Arabie saoudite.
La compagnie française explique, dans son guide, « qu’avant que les perspectives de demande mondiale se détériorent, les préoccupations géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, conjuguées à la hausse de la consommation, avaient provoqué une flambée des prix ».
Elle constate également que la production du brut et d’autres liquides au troisième trimestre a augmenté de 24 % en glissement annuel, notant que la hausse des prix a incité les producteurs américains à produire plus pour capter des liquidités.
Par ailleurs, la Coface a estimé que l’environnement mondial de l’économie, dans lequel l’industrie « marque le pas », a des effets « contrastés » sur les économies émergentes.
Elle a relevé aussi que la modération de la croissance aux Etats-Unis a un « effet positif ». A ce sujet, elle explique « qu’en réduisant les anticipations de hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine, elle limite les risques de sorties de capitaux des marchés émergents ». « Le ralentissement de l’économie chinoise est une source de risque « supplémentaire » », fait-elle observer.
Sur un autre plan, la Coface attire l’attention sur de nombreux risques politiques qu’on devra surveiller cette année dans les pays émergents, en particulier en Afrique.
Selon elle, les populations ont désormais davantage de moyens d’exprimer leurs frustrations (triplement du taux d’accès à internet depuis 2010) dans un contexte de calendrier électoral chargé (Nigeria, Afrique du Sud et Algérie notamment).