La jeune démocratie tunisienne veut inspirer le monde arabe. Des débats politiques transmis par la chaine publique de télévision tunisienne Watanyia, créent l’évènement à quelques jours seulement de la tenue des législatives devant mener le futur président vers le Palais de Carthage.
Le média lourd tunisien organise depuis samedi dernier, trois grandes soirées de « débats » télévisés pour permettre aux citoyens de choisir entre 26 candidats à la présidentielle, un événement qualifié de rarissime dans le monde arabe.
Parmi les candidats déjà invités à ce plateau de télévision, citons l’islamiste Abdelfattah Mourou, le premier président de la Tunisie postrévolutionnaire Moncef Marzouki, l’avocate anti-islamiste Abir Moussi, ou le militant des droits humains Mohamed Abbou.
Le grand absent à ces joutes verbales télévisées n’est autre que l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui, en prison depuis le 23 août pour « blanchiment d’argent » mais dont la candidature a été validée.
Karaoui s’est indigné sur twitter de se voir « privé de son droit constitutionnel » à s’exprimer. Aujourd’hui et demain soir, le même format réunira 9 puis 8 candidats restants. Le plateau, installé dans les locaux de la chaîne publique Wataniya, est organisé en forme de demi-cercle autour duquel les places des candidats ont été tirées au sort. Intitulée « La route vers Carthage.
La Tunisie fait son choix », l’émission est présentée par ses promoteurs comme un « tournant » dans la vie politique tunisienne, est diffusée sur 11 chaînes de télévision et une vingtaine de radios.
Au-delà des aspects organisationnels et techniques, les organisateurs, qui planchent depuis des semaines sur cette opération ont insisté sur le caractère rarissime de l’opération.
Le défunt président de la Tunisie Béji Caïd Essebsi est mort à la fin du mois de juillet 2019 et l’élection, initialement prévue en novembre, a été avancée au 15 septembre. 26 candidatures ont été retenues. La campagne, prévue pour durer onze jours, a commencé le lundi 2 septembre.