Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, se trouve à New York depuis quelques jours, dans le cadre des travaux de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU.
Si le remplaçant de Sabri Boukadoum est plutôt un habitué des lieux, il n’en reste pas moins qu’il tente, cette fois-ci, de signer son retour et par la même occasion celui de l’Algérie, parmi le gotha des nations sur la scène internationale, à travers une série de rencontres « de routine » tenues avec différents homologues et responsables.
Cependant, les manœuvres onusiennes de Lamamra traduisent un réel intérêt à redorer le blason de la diplomatie nationale aux instances internationales, mais également de soigner son image, en multipliant les apparitions médiatiques. L’émissaire de Tebboune est en pleine opération séduction et ne rate pas une occasion d’être sous les feux de la rampe, comme le démontre l’interview qu’il a accordée à la chaîne américaine CNN.
Suite à de nombreux entretiens bilatéraux avec ses homologues des Etats membres sud-africain, jordanien, grec, irlandais, vietnamien, malien, ainsi que sa participation aux réunions de haut niveau, le nouveau chef de la diplomatie algérienne ne semble pas ménager ses efforts à New York enchaine les discussions avec les représentants des pays partenaires de l’Algérie, avec entre autres, Serguei Lavrov (chef de la diplomatie russe), Jean-Yves Le Drian (chef de la diplomatie française), José Manuel (chef de la diplomatie espagnol) ou encore Nasser Kamel, président de l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Mais à l’heure où la crise avec le voisin marocain atteint son paroxysme et a mué en quasi « guerre froide », le pays fait face à de nombreuses menaces extérieures, comme ne cessent de le répéter les plus hautes instances de l’Etat. Etant donnés les nombreux dossiers géopolitiques régionaux sur lesquels l’Algérie est attendue, d’aucuns se demandent pourquoi le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, ne s’est il pas rendu personnellement à cette 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU, à laquelle pas moins de 83 chefs d’Etats participent en présentiel ? Une question au demeurant légitime, qui amène une autre, en corollaire : quelle est la dernière fois qu’un président algérien a foulé le sol du siège des Nations Unies à New York ?
Cela remonte en effet à 12 ans ! le 23 septembre 2009, Abdelaziz Bouteflika prend la parole à la 64e Assemblée Générale des Nations Unies. le défunt président avait mis l’accent sur le traitement injuste réservé aux pays en voie de développement et a appelé à mettre un terme aux pratiques financières malhonnêtes imposées au reste du monde au nom du libre échange.
Affaiblie par la maladie cette même année, Bouteflika ne pourra plus se rendre aux Nations-Unies pas plus qu’ailleurs, laissant aux différents ministres des Affaires étrangères qui se sont succédés à la tête de la diplomatie algérienne jusqu’en 2019, le soin de prononcer ses discours.
Concernant Abdelmadjid Tebboune, le baptême de feu à l’ONU a eu lieu le 23 septembre 2020. Le successeur de l’ancien président déchu a pris part à la 75e session ordinaire de l’Assemblée générale depuis l’Algérie. Il avait alors prononcé en visio-conférence un discours de 14 minutes.