Le président algérien aurait connu une évolution de sa maladie «ou une autre pathologie » qui, après un premier diagnostic à Alger a nécessité un bilan d’extension à Paris. D’où les cinq jours d’hospitalisation.
Deux sources médicales distinctes, sollicitées par Maghreb Emergent, ont émis un point de vue «réservé » sur le volet clinique du communiqué de la Présidence, qui évoque «un contrôle de routine», du président convalescent à son hôpital habituel du Val de Grâce à Paris entre le lundi 13 et le vendredi 17 janvier 2014. « Il y a des incohérences dans le communiqué, » affirme une des deux sources, un médecin en chef interniste. « S’il s’agit d’un contrôle de routine, il ne nécessite pas un premier volet en Algérie et un complément du bilan en France durant cinq jours, comme cela est annoncé ». Le médecin interniste rappelle que « le président était normalement suivi en Algérie pour accélérer sa rémission « neuromotrice», et surveiller ses troubles de la coagulation afin d’éviter un autre accident circulatoire. Il semble bien qu’il n’ait pas été évacué dans une situation d’urgence. « Nous sommes donc probablement devant une nouvelle situation pathologique qui appelle une autre prise en charge clinique », conclut notre source.
Premières explorations à Alger
Maghreb Emergent a évoqué avec un autre médecin, un urologue, l’hypothèse d’une autre maladie qui aurait nécessité de premiers examens en Algérie et une poursuite des explorations en France. Pour ce médecin, le déroulé des évènements et les indications du communiqué de la présidence vont en effet dans ce sens. « L’état général du président Bouteflika ne s’est pas dégradé brutalement, mais il était très fatigué ces dernières semaines », et cela a déclenché des explorations cliniques d’abord en Algérie puis à l’étranger selon un séjour programmé depuis peu, comme le dit le communiqué. Mais le délai du séjour à l’hôpital Val de Grâce « est plus conforme avec celui d’un bilan d’extension approfondi ou l’on cherche à affiner un premier diagnostic, qu’avec celui d’un contrôle de routine pour un AVC remontant à avril dernier », ajoute le médecin urologue.