L’optimisme de l’Algérie ne tient pas route parce que les arguments avancés par nombre d’expert à travers le monde font état d’une hausse conjoncturelle, même si la remontée en surface des fondamentaux laisse penser le contraire.
La tendance haussière actuelle des prix du pétrole est-elle durable ? C’est le souhait de l’Algérie et c’est le pronostic fait par Mourad Preure. Le PDG de la Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour, a en effet annoncé hier mardi qu’un cours du baril de pétrole situé à 75 dollars permettrait à l’Algérie « d’effectuer les investissements nécessaires dans le secteur, d’explorer et renouveler nos réserves ». Toutefois, « le cours est très volatile, » s’est-il inquiété avant d’indiquer que le souhait de l’Algérie est que le prix du baril continuera à se situer à 75 dollars » afin de maintenir le cap. De son coté, Mourad Preure a indiqué que « les prix sont structurellement orientés vers la hausse sur le long terme » et devront terminer l’année avec un prix moyen de 70 dollars, un prix qui devrait se situer, précise-t-il, entre 70 et 80 dollars dès l’année 2019. « La hausse des cours du pétrole enregistrée ces dernières semaines est due essentiellement au fait que la demande mondiale reprenne son rythme habituel […]Il s’agit globalement d’une tendance haussière de long terme contrariée par des tendances (baissières) de court terme, résultant de plusieurs facteurs, notamment la crise économique mondiale et le rôle des fondamentaux, l’offre, la demande et les stocks, » assure Mourad Preure.
L’optimisme de l’Algérie tient t-il la route ? Pas si sûr, car, les arguments avancés par nombre d’expert à travers le monde font état d’une hausse conjoncturelle, même si la remontée en surface des fondamentaux laisse penser le contraire. En effet, selon certains experts, la tendance haussière actuelle est due à plusieurs paramètres mais tous conjoncturels. « Les stocks de l’ensemble des produits pétroliers, le pétrole brut mais également les réserves d’essence et d’autres produits distillés sont en baisse sur la semaine et cela influence le marché à retardement », a affirmé Kyle Cooper de IAF ADvisors, ce qui laisse entendre que c’est, en partie, la baisse des stocks américains qui a induit les augmentations en cours. D’un autre coté, il y a les risques géopolitiques générés notamment par le conflit syrien et les sanctions que les Etats-Unis s’apprêtent à reconduire, d’ici le 12 mai, contre l’Iran. Un autre information de taille, relayée par plusieurs médias, fait par ailleurs état d’une manœuvre de l’Arabie saoudite qui fait tout pour que les prix atteignent entre 80 et 100 dollars, afin d’augmenter la valeur de sa compagnie pétrolière Saudi Aramco, avant son introduction en Bourse prévue pour 2019.