Le Café des Experts Economiques (CEE) de Radio M, attaque du bon pied l’année 2021 et accueille Réda Amrani et Chabane Assad, du cabinet Finabi, respectivement Expert en industrie et analyste financier.
Dans son dernier numéro, le CEE animé par El Kadi Ihsane, traite du marché automobile aux enjeux énormes, notamment après la désignation des heureux élus à l’importation de véhicules neufs en Algérie. Réda Amarani et Chabane Assad, démontrent, en s’appuyant sur un jeu de savants calculs financiers, que les prix des véhicules neufs qui seront vendus en Algérie dans les tous prochains mois, connaîtront une hausse qui varie entre 50% et 75%.
En se référant à la période des glorieuses années de l’automobile en Algérie, particulièrement l’année 2013, les invités de ce CEE affirment donc que les voitures qui seront commercialisées en 2021 en Algérie verront leurs prix augmenter de 50%, voire 75% versus l’année 2013, par le truchement du jeu spéculatif. Ainsi si le prix d’un véhicule de moyenne gamme était de 2 180 000 Da en 2013, il franchira en 2021 allègrement la barre des 3 692 000 Da, estiment les deux experts.
Au cours de ce CEE, les deux experts ne manquent pas de se pencher sur le formidable gâteau que vont se partager les heureux élus à l’importation automobile.
Ils évoquent un secteur aux enjeux énormes, et rappellent que sur les 25 à 30 candidats postulant à l’importation de véhicules neufs, quatre seulement auraient été retenus, pour une somme d’importation de deux milliards de dollars, laquelle somme passe à trois milliards de dollars, avec l’ajout de taxes et autres charges et droits de douanes…Ce qui équivaut à un minimum de 400 milliards de dinars ! Indiquent-ils.
Sur la base de ce calcul, Réda Amrani estime ainsi que « chaque opérateur aura dans son compte 100 milliards de dinars qui vont tourner en une année (turn-over). » Et le même intervenant d’ajouter : « Même si le concessionnaire ne prend qu’une marge de gros ne dépassant guère les 6% à 7%, cela fait un net après impôt pour chaque concessionnaire de 7 milliards de dinars de revenu net par an ! ».
Ce ci renseigne sur le super pouvoir que procurera cet argent aux concessionnaires, tente de démontrer l’expert, qui cite au passage « un pouvoir de coercition et de pression et un levier qui ne manquera pas d’être actionné en cas de besoin, face aux bureaucrates qui sont aux aguets et en attente d’un potentiel petit butin ! »
Les deux experts rappellent d’ailleurs que la redistribution de cartes dans le cercle des concessionnaires apporte son lot de frustrations et ouvre la porte aux plus violentes réactions. « Ceux qui sont dans la touche et mis de coté, ou rejetés, vont réagir de la façon la plus furieuse et la plus sauvage qui soit. Ils vont utiliser tous leurs lobbies, à tous les niveaux pour combattre le ennemi juré, c’est-à-dire le Ministre de l’industrie, Ferhat Ait Ali. » Etaye d’ailleurs Réda Amrani.
Ferhat Ait Ali, qui s’est pourtant entouré de toutes les précautions d’usage, fait face à des situations litigieuses. Notamment dans le procès qui l’oppose au Président de l’association des concessionnaires, M. Nebbache. « Ait Ali risque d’être le maillon faible de la chaîne, surtout qu’il occupe, dans ce cas précis, une place peu enviable au gouvernement. » Ajoutent les deux experts qui « ne donnent pas cher de la peau » de Ferhat Ait Ali, qui fait face à une montée en puissance des hostilités.