Djilali Soufiane, tête de file du parti Jil Jadid s’exprime au lendemain de l’élection présidentielle du 12 décembre qui a vu Abdelmadjid Teboune accéder au poste de président de la République.
Dans une déclaration liminaire qu’il a lue devant les représentants des médias, en son siège à Zeralda, Jilali Soufiane a rappelé que son parti n’a pas soutenu l’élection présidentielle, ni aucun candidat et pose ses conditions avant tout dialogue avec le nouveau locataire d’El Mouradia. Jilali Soufiane part du principe que l’élection du 12 décembre signe l’effondrement de l’ancien régime en étayant : « Le régime politique de Bouteflika s’est effondré. De nombreux responsables sont en prison. Il ne faut pas nier l’amorce du changement fondamental. » Et d’indiquer : « Conscients de la complexité de la situation que traverse le pays, nous interagirons avec responsabilité avec le président de la République, qui l’est ainsi de fait. Nous aurons à prendre position, en toute indépendance, sur les différents sujets. Nous jugerons, au fur et à mesure, des actes concrets que décideront les autorités en fonction des objectifs du mouvement populaire, soit la construction de l’Etat de droit-dans les faits et non pas dans les discours- et la démocratie».
En mettant à plat ce préalable, Jil Jadid attend donc des signes forts du pouvoir. Notamment la libération immédiate des détenus d’opinion ainsi que la libération du champ médiatique et politique. Djilali Soufiane tient à rappeler l’importance de faire ici le distinguo entre compromis et compromission et explique : « Jil Jadid a toujours défendu le principe du dialogue. Cependant il n’acceptera pas de subterfuges ni de fausses solutions. Il s’agira d’obtenir de vraies avancées pour le pays et en aucun cas, une négociation sur un quelconque partage de responsabilités. C’est le sens profond de notre position de principe : Aider le pouvoir à s’en aller et non pas à mieux rester ».