Un communiqué du gouvernement libyen a pris dimanche le contre-pied d’une déclaration du ministre libyen de l’Intérieur qui avait menacé la veille de faciliter le transit vers l’Europe des migrants subsahariens si l’Union européenne n’aidait pas son pays à lutte contre l’émigration irrégulière.
Le gouvernement libyen a indiqué hier, dans un communiqué, que la Libye respectera ses engagements en matière de lutte contre l’émigration clandestine.
Ce communiqué a été rendu public au lendemain d’une déclaration du ministre de l’Intérieur, Salah Mazeg, dans laquelle il avait menacé de faciliter le transit des migrants subsahariens vers l’Europe si les Européens n’aidaient pas son pays à lutter contre ce phénomène.
Les autorités libyennes ont assuré que la Libye poursuivra sa lutte contre l’émigration clandestine mettant l’accent sur ses « impacts négatifs » sur le pays. Elles ont également rappelé que la coopération avec l’Europe pour la surveillance des frontières libyennes sud se poursuivra. Cette surveillance vise à empêcher l’afflux des migrants subsahariens vers le nord du pays et vers l’Europe.
Pour rappel, le 28 novembre dernier, les ministres de la Défense libyen et italien ont signé un accord permettant à la Libye l’utilisation par d’un aéronef sans équipage italien pour le contrôle de ses frontières méridionales.
Arrestations et naufrages
Cette passe d’armes entre feutrée le gouvernement libyen et son ministre de l’Intérieur se déroule sur fond d’arrestations de migrants vivant en Libye. Un millier d’entre eux, pour l’essentiel des ressortissants d’Etat d’Afrique subsaharienne, ont été arrêtés ces dernières semaines dans les eaux territoriales libyennes et ainsi empêchés d’entamer un voyage désespéré et périlleux vers les côtes européennes.
Des dizaines d’autres migrants ont connu un sort autrement dramatique après que leur embarcation de fortune ait fait naufrage au large des côtes libyennes : une trentaine d’entre eux sont morts et une quarantaine sont portés disparus, selon ce qu’a annoncé hier la marine libyenne, qui a précisé qu’une cinquantaine d’autres ont pu être sauvés.