La majorité des Maghrébins n’a pas de projet d’émigration pour les deux prochaines années. C’est ce qu’affirment les résultats du Baromètre du voisinage de l’Union européenne (UE) sur les questions de mobilité et de migration.
L’enquête menée dans les pays de voisinage de l’UE entre décembre 2013 et janvier 2014 sur un échantillon de 1000 personnes par pays révèle que 14% seulement des personnes interrogées dans la région du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie) ont déclaré être susceptibles de partir dans un autre pays dans les deux prochaines années. Ce taux est, toutefois, le plus élevé enregistré dans cette étude réalisée selon la méthode du face à face, dans le cadre d’un projet de sondages d’opinion financé par l’UE pour le voisinage.
Ils sont en effet 9% au Mashrek, 8% dans le voisinage oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie, Moldavie, Ukraine), 2 % en Egypte et 4% en Russie. Les minorités les plus significatives qui pensaient être susceptibles de se déplacer étaient en Arménie (32%), en Moldavie (21%), en Libye (19%) et en Tunisie (18%), selon la même étude.
Dans l’ensemble, la plus importante probabilité de partir figurait parmi la tranche d’âge la plus jeune, et était plus marquée chez les hommes que chez les femmes. La raison la plus souvent citée de quitter le pays était le souhait d’avoir un revenu plus élevé (51% à l’est de l’UE, 40% dans le Mashrek, 31% au Maghreb), suivie par la motivation de trouver un emploi et apporter un soutien financier à la famille.
La France destination de choix pour les Maghrébins
Au Maghreb, la France est une destination de choix pour 37% de ceux qui envisagent de partir, atteignant 79% au Maroc. Dans les pays du Mashrek, la répartition des destinations est plus équilibrée.
Selon la même étude, une majorité des personnes interrogées affirme connaître les procédures légales à suivre pour migrer vers un autre pays, ainsi que le lieu où trouver cette information. Aussi, au moins six répondants sur 10 (jusqu’à trois-quarts à l’Est) ont des amis ou de la famille dans le pays où ils ont l’intention de se rendre. Interrogées sur la façon dont ils prépareraient le départ, les personnes ont le plus souvent mentionné l’apprentissage d’une nouvelle langue, l’épargne, et l’acquisition de nouvelles compétences et qualifications.
Tous ont convenu que la recherche d’un emploi serait le plus grand défi à l’étranger, suivi par le manque de compétences linguistiques, alors que l’obtention des permis de résidence et de travail nécessaires arrivaient plus bas dans l’échelle.
Par ailleurs, l’étude révèle que la plupart des sondés ont affirmé ne pas avoir entendu parler de migrants ayant tenté de rejoindre l’UE illégalement, sauf au Maghreb où 42% des personnes interrogées ont affirmé connaître quelqu’un qui avait tenté d’entrer illégalement en Europe ou qui avait réussi.