Confronté aux difficultés liées à la situation économique morose du secteur du ciment en Algérie, caractérisé particulièrement par une offre importante en parallèle d’un recul de la demande, le groupe LafargeHolcim continue la bataille de réduction des coûts.
Cette bataille de l’efficacité économique date en fait de la fusion. Le scandale du financement du terrorisme en Syrie par l’ex-Lafarge a suscité (ou probablement plutôt accéléré) une prise de pouvoir managériale suisse. Le siège de Lafarge en France fut fermé et la Direction Générale du nouveau groupe LafargeHolcim élit domicile à Zurich, en Suisse.
La réduction des coûts a touché les ressources humaines et spécifiquement sa partie expatriée. Au temps de Lafarge, le recrutement d’expatriés, et selon un ancien cadre de l’entreprise, obéissait plus à une logique de réseau plus qu’à un besoin d’expertise non disponible en Algérie.
Ainsi plusieurs expatriés de tout âge se retrouvaient en Algérie à des postes de responsabilité sans qu’aucun transfert de connaissance ne marquât leur passage. Leur recrutement ne répondait pas à une absence de leur profil sur le marché national de l’emploi. Ainsi des directions d’usines entières, en dehors des ressources humaines, se trouvaient entre les mains d’expatriés, sans compter la Direction Générale du groupe. Ils étaient dans tous les départements : achats, finances, formation, communication, technique…Leur nombre total dépassait la centaine.
Avec la dynamique initiée essentiellement par Holcim et sa philosophie germanique d’efficacité et de réduction des coûts, leur nombre en ce début d’année 2020 n’est plus que de huit. Une véritable logique d’algérianisation des postes, précédemment aux mains d’expatriés, est en train de mettre fin au recours à l’encadrement étranger au niveau de ce groupe. Certaines usines, parmi la dizaine que compte LafargeHolcim en Algérie, sont entièrement, y compris leur département technique, aux mains de compétences nationales.
Il faut rappeler que le recours à des expatriés est soumis à l’accord des inspections du travail dont relève l’employeur. Cet accord n’est, en principe, accordé que si ce dernier justifie le recours à la compétence étrangère en raison de l’absence du profil recherché sur le marché national.
Abdennour Haouati