Le membre fondateur de Hawkama El Djazair et consultant en gouvernance, Ali Harbi, a déclaré à Maghreb Emergent, que l’objectif de la rencontre du think Tank algérien CARE (Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise), qui aura lieu ce 22 juillet à Alger, « est d’organiser un débat autour des différentes propositions dans le domaine économique, pour faire face à l’urgence de la situation économique du pays ».
« La rencontre de demain, est un premier pas. On va commencer par mettre les experts économiques autour d’une table pour présenter leur vision et on va amorcer la discussion pour une feuille de route », a-t-il expliqué.
« On veut passer d’une étape des propositions individuelles des experts, à quelque chose de consensuel et de convergent », a-t-il ajouté.
Pour le consultant, il y a plusieurs économistes et spécialistes qui ont fait des propositions individuelles sur la presse nationale, ou à travers des prises de paroles dans de différentes rencontres professionnels. A partir de cela, « l’initiative de CARE est de faire rencontrer tous ces gens pour pouvoir se rapprocher d’un consensus sur des questions économiques, notamment les plus urgentes parmi elles », a-t-il précisé.
La rencontre qui regroupera plusieurs experts économiques de haut rang, sera organisée sous le thème ; «quelle feuille de route face aux urgences de la situation économique à l’horizon 2022 ? ».
Selon Ali Harbi, le choix d’un horizon 2022 est « le strict minimum en termes de temps pour faire changer les choses ».
« Trois années est un délai minimal pour qu’une politique économique ait un résultat visible. En même temps, l’horizon 2022 est annoncé comme étant l’horizon de l’épuisement des réserves de changes. C’est un horizon impératif d’urgence », a-t-il souligné.
Concernant les questions stratégiques qui vont être discutées lors de cette rencontre, notre interlocuteur nous explique qu’ils seront divisés en trois panels.
Le premier va toucher la question des grands équilibres, la problématique de la balance commerciale, de l’équilibre budgétaire, et des grands équilibres financiers. Le deuxième panel est lié au climat des affaires et à la relance de l’investissement et la diversification de nos ressources et nos revenus. Et enfin, le dernier panel concernera la gouvernance économique, mais aussi la problématique des éthiques des affaires.
A propos de ce dernier point, Harbi souligne qu’aujourd’hui « il y a une problématique avec le secteur privé qui est attaqué en ce moment sur sa dimension éthique, du fait de certains nombres de pratiques illégales ».
Par ailleurs, le consultant en gouvernance nous explique que la rencontre du 22 juillet est une première étape qui sera suivie par une deuxième qui va sortir avec une feuille de route. Par la suite et dans une troisième étape, cette feuille de route sera présentée à tous les acteurs économiques ainsi que les pouvoirs publics.
Sur ce dernier point, Harbi précise que les propositions du think Tank Care ne seront pas proposées seulement à l’Etat. « Car aujourd’hui la dynamique des acteurs dans l’appareil de l’Etat n’est qu’une partie de la décision », a-t-il souligné.
Par rapport à la situation politique que vie actuellement l’Algérie, Ali Harbi dira qu’il « est clair qu’en ce moment la crise est politique, mais il faut comprendre que des réponses politiques ne peuvent pas êtres dissociées d’une dimension économique ».
« Dans peu de temps les gens ne pourront plus se nourrir des solutions politiques. Il faudra aussi que les gens continue de travailler et que le pouvoir d’achat soit préservé. Il ne faut pas que nous tombions dans une crise économique majeure », a –t-il martelé, avant d’ajouter qu’il ne faut pas « s’oublier dans le débat politique ».