Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Belmihoub, a affirmé que la sécurité énergétique doit être vue comme un projet national devant intégrer toutes les forces du pays afin de garantir sa disponibilité et sa pérennité.
Présidant, jeui dernier, les travaux de l’atelier de lancement de l’étude prospective sur la sécurité énergétique nationale, abrité par l’Ecole nationale d’administration (ENA), M. Belmihoub a affirmé que la question de la sécurité énergétique constitue un projet national pour lequel toutes les institutions de l’Etat, des acteurs de la société civile, les chercheurs, ainsi que les entreprises doivent s’impliquer en vue de permettre au pays d’assurer son approvisionnement à travers toutes les ressources existantes, fossiles et renouvelables.
« La sécurité énergétique est l’affaire de tous. C’est une question importante qui engage toute la nation. Il faut produire de la réflexion même si cela va nous mener vers des études divergentes, l’essentiel et de ne pas être surpris par des évènements », a-t-il soutenu lors de son intervention.
Estimant que la sécurité énergétique est « un défi important », le ministre délégué a mis l’accent sur le rôle de l’énergie comme facteur d’impulsion des autres secteurs notamment économiques, créateurs d’emplois et de richesses.
« Nous sommes sereins et disponibles à collaborer avec tous les secteurs concernés pour élaborer des scénarios de prospective sur notre sécurité énergétique », a-t-il fait savoir.
Selon le ministre délégué, la question de la sécurité énergétique reste « délicate » surtout pour les pays exportateurs, étant donné l’abondance de la ressource.
« Nous avons tendance à devenir des gaspilleurs de l’énergie, ce qui risque de nous créer un réel problème d’approvisionnement dans l’avenir d’où la nécessité de réfléchir dès maintenant à la transition énergétique, à la rationalisation de la consommation et préserver nos capacités d’exportations », a-t-il également fait observer.
La consommation nationale des produits pétroliers et gaziers est en constante croissance à raison de 10 % par an, a-t-il alerté, citant à ce sujet le taux de pénétration de l’électricité (produite essentiellement à partir du gaz) de 99% et le taux de pénétration du gaz naturel distribué par canalisation à hauteur de 60 %.
« Ces réalisations constituent des acquis et au même temps des défis pour le pays », a-t-il estimé.
Belmihoub a indiqué, dans ce contexte, que l’étude prospective sur la sécurité énergétique sera réalisée durant l’année 2021 et devra traiter trois aspects, à savoir l’aspect économique (énergie comme facteur de développement), aspect social (comme élément de développement humain) et l’aspect territorial (l’énergie comme facteur d’intégration territoriale).
Il est prévu, dans le cadre de cette réflexion, d’établir un état des lieux du système énergétique national, pour identifier ses forces et faiblesses, les questions de financement et du modèle de transition énergétique, ainsi que l’élaboration de scénarios différenciés mettant en exergue les voies et choix possibles de la transition énergétique, permettant d’atteindre les objectifs de sécurité énergétique à long terme.
Sur le plan organisationnel, plusieurs ateliers seront organisés par le comite de pilotage avec les secteurs concernés en vue d’alimenter et fournir les données de l’étude, dont les ministères, agences du secteur énergétiques (CREG, ALNAFT, ARH, APRUE, ANAM), l’Office national des statistiques, les centres de recherche, ainsi que les entreprises Sonatrach et Sonelgaz.
Cette étude sur la sécurité énergétique est la première d’une série, a mentionné M. Belmihoub, faisant état à ce propos, du lancement prochain de réflexions sur la sécurité alimentaire et le capital humain et la jeunesse.