Pour mettre à profit les relations excellentes relations qu’elles entretiennent, les plus apaisées dans la région du Maghreb dont l’union n’arrive pas à se construire, l’Algérie et la Tunisie se donnent comme perspective l’ouverture d’une zone commune de libre-échange.
Le gouverneur de Tozeur, Mohamed Mansouri, a annoncé vendredi, dans un entretien à la radio Mosaique FM, que les travaux de la quatrième et dernière partie du passage frontalier à Hazoua ont commencé. D’un coût global de 9 millions de dinars, le projet ouvre de nouvelles perspectives pour la mise en place d’une zone de libre échange entre la Tunisie et l’Algérie, a précisé M. Mansouri, ajoutant que le marché algérien dans le domaine du tourisme, de la santé et du commerce est parmi les plus importants pour la Tunisie.
L’Algérie et la Tunisie avaient entamé en 2008 le processus de lancement de leur zone de libre-échange, en signant un accord qui n’a été ratifié qu’en 2010. L’Algérie a publié en 2013, décret relatif aux listes des produits, dont les droits et taxes seront supprimés en vertu de cet accord. Selon les douanes algériennes, le décret a établi une liste de produits qui seront totalement exonérés des droits de douanes dès l’entrée en vigueur de la zone et une autre comportant des produits qui bénéficieront d’une réduction des droits de douanes à hauteur de 40%.
Un grand pas franchi en 2014
Pour les produits agricoles et agroalimentaires, l’accord prévoit 25 contingents par an, dont les droits de douanes seront carrément supprimés à l’importation. Le reste des produits agricoles est exclu de cet accord et sera discuté après la cinquième année de sa mise en œuvre.
Un pas de géant a été franchi en 2014, en signant un accord bilatéral qui accorde plus d’avantages aux deux pays en matière d’échanges commerciaux que ceux prévus par l’accord de libre-échange multilatéral, signé dans le cadre de la grande zone arabe de libre échange (Gzale).
Les deux pays ont en effet conclu un accord commercial préférentiel, en vigueur depuis mars dernier.
Quelques contraintes ont apparues notamment, celles rencontrées par certains opérateurs économiques algériens à accéder au marché tunisien malgré les facilitations prévues par ledit accord. Ces contraintes ont été levées début décembre dernier après un amendement proposé à l’Assemblée tunisienne sur la taxe de 25%, imposée sur les produits algériens.
Vers un accord de libre-échange
L’accord préférentiel est en cours d’évaluation par les deux pays pour le rehausser au niveau d’accord de libre-échange, selon les responsables des deux pays. L’Algérie et la Tunisie entretiennent d’excellentes relations au niveau commercial. L’Algérie est le premier partenaire commercial de la Tunisie au niveau du monde Arabe et en Afrique avec des échanges estimés à 1,7 milliard de dollars en 2013 en hausse de 19% par rapport à 2012.
Au niveau politique, ces relations sont au beau fixe avec une volonté commune de les renforcer. Pour témoigner de cette volonté, du coté tunisien, Caid Béji Essebsi, le nouveau président de la Tunisie réserve son premier voyage en tant que chef d’Etat à l’Algérie. Par ailleurs, le niveau de coopération bilatérale connait un net renforcement au niveau sécuritaire, après la multiplication d’actes terroristes en Tunisie ainsi qu’au niveau de la coopération dans le domaine énergétique.