Depuis l’épisode du blé avarié importé de Lituanie, l’Algérie semble peu à peu se détourner de l’origine mer Noire, pour se recentrer sur ses fournisseurs traditionnels de l’Union Européenne et à leur tête la France.
Selon les dernières données publiées par Refinitiv, l’Algérie et le Maroc ont absorbé 54% des exportations françaises de blé en février 2021, avec respectivement 309 000 tonnes de céréales (blé et maïs) 138 000 tonnes de blé importés à partir de cette destination, sur un volume global de 821 000 tonnes.
L’Algérie, dont les besoins en blé en 2020/2021 sont estimés par l’USDA à quelque 11 millions de tonnes, semblait pourtant vouloir changer son fusil d’épaule et se diriger vers la diversification des origines retenues par l’Office Algérien Interprofessionnel de Céréales (OAIC), notamment en plébiscitant le « marché mer Noire » (Russie et ex-URSS), dans le but de casser un monopole qui lui coûte un bras.
Mais suite à quelques scandales de blé avarié importé chez des pays d’Europe de l’Est (, Alger a préféré réorienter sa stratégie sur son meilleur ennemi, la France, plus que jamais premier fournisseur du pays, comme le démontrent les chiffres avancés par les cabinets internationaux de cotation.
Côté tricolore, le regain de la demande algérienne en céréales françaises lui permet de compenser les lourdes pertes accusées à cause de la contraction des exportations vers la chine, qui ont dégringolé à 68 000 tonnes.
Par ailleurs, Refinitiv estime que l’Afrique du Nord émergera durant ladite saison comme le premier pôle d’importation mondial de blé avec 29,4 millions de tonnes de la céréale, surpassant ainsi l’Asie du Sud-Est (27,1 millions de tonnes).
Un constat qui transige avec l’optimisme affiché dernièrement par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, concernant les perspectives de relance de la production nationale de céréales.
A noter que selon les douanes françaises, l’Algérie a importé 5,6 millions de tonnes de blé français, durant la saison 2019-2020.