« Les subventions de l’Etat devraient aller aux producteurs locaux et non aux produits importés comme le lait, le carburant ou les céréales ». C’est ce que vient de soutenir Mouloud Hedir, aux Matinales du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care), de ce mardi à Alger, et dont la thématique a particulièrement porté sur le long processus, non encore achevé, de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’intervenant a plaidé pour la pratique d’une réalité des prix dans certains créneaux, et a appelé au « reciblage des subventions ». Selon cet expert il s’agit là « d’une urgence de l’économie nationale » et de souligner que les subventions devraient aller aux producteurs et non aux produits de consommation.
« L’Algérie a tout faux en matière de politique de subventions », a-t-il laissé entendre, en signalant que l’exemple du carburant subventionnant est à ce titre le plus probant. « Avec une pareille politique, aucun producteur algérien ne pourra concurrencer les produits importés, comme le lait écoulé sur le marché à 25 Da le litre », a-t-il signifié.
La subvention des produits de large consommation a été conçue à la base pour soutenir le pouvoir d’achat, « s’est finalement retournée contre la production interne », a-t-il par ailleurs poursuivi.
Aussi, et à en croire l’approche de Mouloud Hedir, cette politique de subvention non avisée constitue l’un des nombreux obstacles à vaincre dans les négociations de l’Algérie avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Les subventions à la consommation et à l’importation posent problème aux producteurs algériens », a-t-il soutenu, sachant que les négociations avec l’OMC sont censées protéger les intérêts de l’entreprise algérienne. « L’adhésion à l’OMC est une chance pour l’Algérie qui doit savoir exploiter ses avantages concurrentiels », ont par ailleurs soutenu les participants à cette énième matinale de Care.