Le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d’électricité.
Dans le cadre de la préparation du sommet d’experts du Dialogue inter-méditerranéen (Dialogue 5+5) qui se tiendra au mois de juin prochain à Marseille (France), l’Algérie est chargée de mener une réflexion autour de la transition énergétique en méditerranée.
Ce dossier représente «le plus important» thème de cette rencontre, selon le chef de la délégation algérienne, le Professeur Abderrahmane Mebtoul, qui a expliqué, lors de son passage à la radio nationale, que l’Algérie doit « tisser des partenariats gagnant-gagnant» entre les deux rives de la Méditerranée, dans le domaine de la transition énergétique.
Cet important dossier a été confié à l’Algérie en raison de son potentiel énergétique d’une part, et son emplacement géostratégique dans le bassin Méditerrané, en tant que porte d’accès du continent africain, d’autre part.
Ainsi, au moment où le monde se tourne vers le développement des énergies renouvelables et souhaite assurer une transition depuis les énergies conventionnelles vers d’autres sources plus accessibles et moins coûteuses, le potentiel de l’Algérie, en la matière est plus qu’important.
Selon des études de l’Université des Sciences et Technologies d’Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d’électricité.
En énergie éolienne, l’Algérie bénéficie aussi d’un potentiel énergétique important, estimé à près de 12 000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu’avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuellement renouvelable de gaz naturel de l’ordre de 700 000 Milliards de m3.
Avec cet énorme potentiel, l’Algérie a affiché clairement sa volonté de fournir de l’énergie à l’Europe et l’Afrique, en se constituant ainsi des marchés porteurs pour son renouvelable. Ceci en sachant que les prix moyens du marché de l’électricité atteignent les 120 euros le Mégawatheure en Europe, et les 140 dollars/MWh en Afrique, tandis qu’en Algérie, ils ne coûtent que 42 dollars.
Dans ce contexte, l’ambition des pays de la rive nord de la Méditerranée est de pouvoir faire bénéficier les 640 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’énergie électrique de ce grand potentiel dont jouit l’Algérie et qui peut, par l’appui des pays développés, déclencher une réelle dynamique des énergies renouvelables dans la région.
Lors de ce prochain sommet à Marseille qui réunira les délégations de cinq pays d’Europe du sud ; l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, et les cinq pays d’Afrique du nord ; l’Algérie, la Lybie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, plusieurs forums de discussions seront organisés autour des thématiques de l’énergie.
Les résultats de ces discussions vont définir la stratégie future de la coopération euro-méditerranéenne, lors du prochain sommet des chefs d’État du Dialogue 5+5.