Lors de la conférence de presse donnée par l’envoyé spécial britannique délégué au commerce en Algérie, Lord Risby, à la résidence de l’Ambassadeur de Grande Bretagne, Barry Lowen, et en présence de ce dernier, le représentant du gouvernement britannique est revenu longuement sur le nouveau modèle de partenariat économique et commercial que son pays veut initier avec l’Algérie.
« Nos deux pays ont traversé des périodes difficiles dernièrement. Alors que nous quittons l’Union européenne, vous nous accueillez avec un nouvel exécutif. Ce sont donc de nouvelles opportunités de coopération bilatérales qui s’offrent à nous», a indiqué l’ancien membre de la chambre des Lords.
Le représentant de Boris Jonshon a fait une série de déclarations concernant les échanges qui ont lieu actuellement entre les deux pays. « Cette semaine, la plus importante mission économique jamais envoyée en Algérie a tenu des sessions de travail avec différents représentants gouvernementaux algériens. J’ai moi-même rencontré, hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, et nous avons eu des discussions très fructueuses sur l’avenir de nos relations économiques, sur un large spectre de secteurs, incluant le commerce et l’industrie», a-t-il confié à Maghreb Emergent.
La Grande Bretagne est désormais libre de lancer ses propres accords commerciaux et accroitre la valeur des IDE en Algérie.
Toujours d’actualité, le chapitre Brexit a naturellement été abordé par Lord Risby, tant sur son aspect politique qu’économique. Interrogé sur le timing choisi par la Grande Bretagne pour se tourner vers l’Algérie, le responsable a expliqué que son pays n’était pas « libre » d’avoir sa propre politique économique, en dehors des traités européens.
« Notre appartenance à l’Union Européenne limitait en quelque sorte notre marge de manœuvres. Nous sommes aujourd’hui indépendants et nous allons mettre en place une nouvelle stratégie pour remédier à cela. Elle sera basée sur la diversification des secteurs auxquels nous toucheront. Je suis sûr que nos entreprises, qui se portent très bien financièrement, s’empresseront de venir investir leur argent chez vous, et je les y incite fortement, car c’est au secteur privé que revient la tâche de concrétiser nos intentions », a-t-il suggéré.
Mettre le curseur sur la technologie et tout miser sur le secteur privé
Parmi les annonces fortes faites par Lord Risby, figure le déplacement qui sera effectué, au mois d’avril prochain, par une délégation algérienne importante, composée de chefs d’entreprise du numérique, ainsi que des créateurs de startups. Elle sera menée par le ministre délégué chargé des startups, Yacine Walid, et sera reçue à Londres, afin d’étudier de plus près l’écosystème des industries technologiques.
Au cours de son plaidoyer en faveur des investissements et des opportunités d’affaires, Lord Risby a, en effet, mis l’accent sur l’expérience britannique en matière de technologies appliquées aux différents secteurs d’activités, qui intéressent les deux prétendants à un nouveau partenariat.
Hydrocarbures, industries mais aussi énergies renouvelables, l’envoyé spécial britannique ne tarit pas d’éloges quant au potentiel économique affiché par l’Algérie. Il a déclaré, d’ailleurs, que son pays était « prêt à apporter son expérience en matière d’organisation d’évènement sportifs de grande ampleur en Algérie, tels que les prochains jeux méditerranéens, prévus en 2021. »
Le tourisme et l’environnement intéressent les britanniques
Interpellé sur son opinion concernant la coopération bilatérale dans le tourisme et l’environnement, l’invité de l’ambassadeur Lowen s’est laissé aller à quelques confidences encourageantes, pour l’avenir de ces deux secteurs, en mal de stratégies de développement au niveau local.
« Le problème qui se pose est que le tourisme algérien est mal représenté voire inconnu en Grande Bretagne. Nous voulons que ça change et c’est une mission que nous allons confier à nos TO (tour opérateur), d’autant plus que nous parlons d’un pays sûr, stable et très accueillant », a-t-il annoncé, avant d’ajouter sur un ton amusé : «« Croyez moi, c’est la 17ème fois que je viens en Algérie et je peux vous assurer que l’on a réellement envie de se trouver chez vous, pendant l’hiver, plutôt qu’en Grande Bretagne. »
Par ailleurs, Lord Risby a tenu à inviter la ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables, Nassira Benharrats, à prendre part à la Conférence de Glasgow de 2020 sur les changements climatiques (COP 26), afin « d’observer de plus près ce qui peut être engagé par les deux pays en matière d’industrie de l’environnement.