Le rapport souligne que « malgré les promesses des gouvernements successifs de faire des réformes et de rééquilibrer les finances publiques, la paralysie politique a fait obstacle à toute mesure décisive ».
« En dépit du rétablissement du cours du pétrole, une crise économique pourrait frapper l’Algérie dès 2019 », a averti ce lundi le centre d’analyses ‘’International Crisis Group’’ (ICG), basé en Belgique.
Dans un rapport intitulé « Surmonter la paralysie économique de l’Algérie », ce centre d’analyse international a souligné que « des réformes sont urgentes en Algérie pour diversifier une économie dépendante aux hydrocarbures et éviter une crise économique dès l’année prochaine ».
« L’Algérie, qui tire l’essentiel de ses revenus du pétrole a subi de plein fouet la dégringolade des cours entre 2014 et 2017 », écrit le rapport d’ICG, en ajoutant que « les nouvelles réalités financières ne permettent plus de maintenir le niveau élevé de dépenses publiques des dix dernières années, qui vide rapidement les caisses de l’Etat ».
Le rapport souligne que « malgré les promesses des gouvernements successifs de faire des réformes et de rééquilibrer les finances publiques, la paralysie politique a fait obstacle à toute mesure décisive ».
« Les autorités reconnaissent que le modèle actuel est à bout de souffle mais peinent à le corriger », a indiqué le rapport, regrettant que les réformes économiques « ont eu tendance à être reportées ».
Cette paralysie est due, selon l’ICG, à deux facteurs : « des groupes d’intérêt influents qui défendent le statu quo et le souvenir de la guerre civile (1992-2002), née des troubles politico-sociaux ayant suivi les mesures d’austérité des années 1980 et 1990 ».
Le centre a estimé insuffisantes les coupes budgétaires et la « politique monétaire expansionniste qui alimente l’inflation et permet seulement au gouvernement de gagner du temps sans s’attaquer aux problèmes de fond ».
Le rapport ajoute qu’à terme, « l’Algérie ne pourra pas se contenter d’apporter de petits ajustements techniques à sa politique économique », mais estime, qu’elle peut néanmoins compter sur une dette extérieure inférieure à 2% du PIB et à des partenaires, européens notamment, « prêts à apporter leur soutien ».
Le même rapport appelle Alger à plus de transparence sur l’état des finances publiques, les difficultés économiques, les réformes nécessaires et leurs résultats attendus et à « mettre l’accent sur les jeunes dans l’élaboration du programme de réformes ».
Il invite également les autorités algériennes à élargir son « éventail » d’interlocuteurs, limités à l’ex-syndicat unique UGTA et au Forum des chefs d’entreprises, organisation patronale proche du pouvoir.
Rappelons que ‘’International Crisis Group’’ est une organisation indépendante qui « s’emploie à prévenir les guerres et à élaborer des politiques qui construiront un monde plus pacifique », selon le site du centre. Elle « construit un soutien pour la bonne gouvernance et la politique inclusive qui permettent aux sociétés de s’épanouir », poursuit la même source.