Selon M. Mékidèche, la nouvelle stratégie de la Sonatrach n’a pas encore donné ses fruits mais elle placera très certainement le groupe dans le « top five » des groupes énergétiques internationaux en 2030.
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a réalisé un chiffres à l’exportation de 15,97 milliards de dollars au cours des cinq premiers mois de l’année 2018, contre 14 milliards de dollars durant la même période en 2017, soit une augmentation de 14%, a indiqué mardi à Alger un haut cadre du groupe. Cette augmentation, nous explique Mustapha Mekidèche, économiste spécialiste des questions énergétiques, est du à la hausse des prix du pétrole pendant cette période » car, ajoute-t-il, « la production d’hydrocarbures produite, notamment exportée, a légèrement diminué pendant cette même période». Ce niveau de valeur en exportation sera-t-il maintenu à court et à moyen terme ? M. Mekidèche se refuse de se prêter à un exercice de pronostics mais il affiche sans ambages sa confiance dans la nouvelle stratégie du groupe. « Nous ne sommes pas dans le tournoi de la Coupe du Monde de football pour faire des pronostics. Ce que l’on peut dire, par contre, c’est que la Sonatrach s’est fixée un objectif ambitieux : être dans le « top five » des groupes énergétiques internationaux en 2030. Pour ce faire elle s’est dotée d’une stratégie à cet horizon. Cette stratégie élaborée avec l’assistance d’un cabinet sérieux de réputation internationale, pour avoir été longuement interviewé par le chef de mission, a permis d’établir un bon diagnostic sur les insuffisances à corriger dans l’amont et l’aval de la chaîne et d’identifier les ressources à mobiliser. Le règlement de plusieurs contentieux, la nouvelle démarche en matière de raffinage et la pétrochimie et la révision annoncée de la loi sur les hydrocarbures vont dans la bonne direction », estime-t-il, ce qui laisse croire que, dans tous les cas, les résultats de la Sonatrach sont appelés à s’améliorer dans les mois et les années qui viennent. Cet optimisme de Mustapha Mekidèche est d’autant plus soutenu qu’il repose sur deux éléments qui sont, selon lui, indispensables pour le bon fonctionnement et le développement du groupe : « La priorité accordée à la ressource humaine du groupe et le pari fait par la Sonatrach dans la promotion des énergies renouvelables en commençant petit (dans ses installations de production ) mais en voyant grand (se préparer à la transition inévitable des énergies carbonées post 2030) ».
Mustapha Mekidèche ajoute par ailleurs que la démarche de la Sonatrach portera parce que, « elle s’accompagnera par le changement de paradigme industriel en soutenant une intégration graduelle des biens et services locaux, » tout en soulignant que tous ses éléments « feront l’objet du séminaire que Sonatrach organisera avant septembre prochain » et seront débattus plus profondément.
Par Amar Ingrachen