Initié en 2016 par le World Trade Center Algérie, le « Club Export » veut être un promoteur de l’exportation et le commerce international pour les entreprises Algériennes hors hydrocarbure. Ce club compte déjà 30 entreprises adhérentes, celles-ci sont versées dans divers secteurs d’activité. Le responsable du « Club Export », Racim Benghanem, indique que la première rencontre du club se fera le 21 septembre prochain. Entretien.
Il existe déjà en Algérie de nombreux organismes d’appui aux exportations hors hydrocarbure, seulement le volume de ces exportations n’a pas dépassé un certain seuil depuis des années. Quelle est donc la stratégie du « Club Export » pour remédier à cela ?
En effet l’Algérie exporte 2 milliards de dollars de marchandises annuellement hors hydrocarbure. Un chiffre dérisoire qui démontre clairement que le pays n’a pas réellement une stratégie à l’export.
À travers notre club nous allons avant tout se rapprocher des opérateurs qui exportent et recenser les problèmes qu’ils rencontrent sur le terrain. Nous avons prévu un volet académique afin d’initier ces opérateurs à l’exportation car parmi les adhérents du club il y a des PME/PMI qui se lanceront prochainement dans l’exportation.
Ensuite nous allons organiser des rencontres thématiques par pays, afin de connaitre les spécificités de chaque marché.
Avant d’amener ces entreprises à l’export, nos agents du WTC, feront des missions exploratrices dans les pays visés. Cette mission consiste à déterminer les besoins en marchandises de chaque pays et définir les réglementations à suivre dans l’acte d’exporter car celles-ci diffèrent d’un pays à un autre.
Une fois que nous disposons de fiches descriptives pour chaque pays, nous envisageons de mener des missions commerciales par pays, où nos opérateurs rencontreront des partenaires dans les pays souhaités.
Donc les opérateurs adhérents du « Club Export » bénéficient systématiquement des avantages du WTCA ?
Absolument, d’ailleurs grâce aux 332 WTC implantés dans 91 pays nous avons plus de facilité à générer des demandes. À titre d’exemple si j’ai un groupe d’entreprises du secteur du textile qui souhaite pénétrer le marché africain, le WTC Algérie formule la demande au niveau du WTC Accra qui va recenser les besoins en textile dans le pays.
Il faut savoir aussi que chaque adhérent dispose d’une carte WTC , qui lui permet d’entreprendre des missions individuelles vers les pays du WTC.
Quels sont les marchés potentiels ciblés par le « Club Export » ?
Evidemment l’Afrique d’ailleurs le thème de la première rencontre des membres du club portera sur l’Afrique. L’Afrique importe 140 milliards de dollars par an, les opérateurs locaux trouveront facilement une place sur ce marché. C’est aussi un marché qui n’est pas exigeant en termes de qualité contrairement à d’autres. D’ailleurs certaines entreprises ont déjà saisi l’occasion, il y a une entreprise Algérienne de fournitures de bureau qui a ouvert une filiale au Ghana. Lors de cette entreprise partagera son expérience avec les participants.
Aussi en terme de production locale, nous avons des coûts de production relativement concurrentiels par rapport aux voisins qui eux ont des parts de marché importantes en Afrique, donc la production Algérienne a parfaitement sa place sur le marché africain.
Par ailleurs il y a la Russie qui importe 119 milliards de dollars par an et qui actuellement constitue pour nous un marché exceptionnel vu le gel des accords commerciaux avec la Turquie.
Il y a aussi le Qatar, et les émirats arabes unies qui à eux seuls importent environ 100 milliards de dollars par an de marchandises, sachant que les pays du Golf apprécient particulièrement les produits agricoles Algériens. Il faut donc saisir ces opportunités et se faire une place à long terme sur ces marchés.
Quels sont les problèmes que rencontres les entreprises Algériennes dans l’acte d’exporter et qui devrait être traité en premier ?
Je dirais que la difficulté pour un exportateur aujourd’hui se trouve sur la chaîne logistique. Si on prend l’exemple du fret aérien les prix sont exorbitants. Certains exportateurs passent par des compagnies aériennes du Golf pour exporter vers l’Afrique, c’est difficile à croire mais c’est moins cher que de passer par la compagnie nationale.
Si on prend l’exemple de la Turquie, le fret aérien est subventionné par l’Etat, une démarche encourageante pour les opérateurs du pays. C’est un problème parmi d’autres sur lequel les parties concernées devraient se pencher au plus vite.
Le World Trade Center Algérie, a déjà conduit des délégations d’opérateurs économiques Algériens à L’étranger. Le groupement d’entreprises d’un pays est-il important lors des manifestations internationales ?
Absolument c’est une vitrine économique du pays. Le marché international n’est pas un marché individualiste bien au contraire, les opérateurs prospectent pour placer leurs produits sur un marché, mais peuvent aussi transmettre de l’information sur d’éventuelles opportunités pour d’autres opérateurs locaux. Et c’est l’objectif de ce club, promouvoir l’échange et le partage d’information entre les chefs d’entreprises.