Le collectif des organisations, associations, et ligues du collectif de la société civile “pour la transition démocratique et pacifique” a exprimé avec force ce vendredi, son refus de l’agenda électoral dicté par l’armée. Il a dénoncé les tentatives d’un « passage en force » aux élections présidentielles, exercé par un personnel politique illégitime. Pour le collectif de la société civil, « l’évocation même d’un agenda des élections présidentielles dans ce climat de répression, est une nouvelle insulte pour les millions d’Algériens qui ont exprimé pacifiquement depuis, le 22 février dernier, leur aspiration à vivre libres et dignes ».
Maghreb Émergent publie le texte de la déclaration dans son intégralité.
Déclaration
Les organisations, associations, et ligues du collectif de la société civile « pour la transition démocratique et pacifique » en Algérie se sont réunis en ce samedi 14 septembre 2019 pour débattre de la situation politique et ont convenu de la déclaration suivante :
Le mouvement populaire a exprimé avec force ce vendredi 13 septembre son refus de l’agenda électoral dicté par l’armée et exécuté par un personnel politique illégitime. La mobilisation des Algériens est exemplaire contre des élections présidentielles dans le cadre du même système comme réponse unique à leur élan révolutionnaire du 22 février.
Elle maintient que le changement doit être global et passé par une phase de transition, non pas conduite par le pouvoir de fait comme c’est le cas, mais dirigée par les instances que ce sera donné un vrai dialogue national inclusif et souverain. L’orientation de l’action du collectif est, plus que jamais, totalement en phase avec celle du Hirak populaire.
Le pouvoir politique, incarné désormais par la personne du vice ministre de la défense, a choisit de répondre aux revendications légitimes des Algériens par le statut quo imposé et le recours à la répression pour le faire accepter. Cette réponse est vouée à l’échec. Les Algériens le démontrent pacifiquement depuis des mois et continueront à le faire.
Le collectif s’associe au mouvement à travers le pays pour dénoncer avec force les arrestations de citoyens, manifestants, militants associatifs et politiques de tout bord. Les dernières arrestations d’anonymes, de manifestants, de porteurs de drapeaux, celle en particulier de Karim Tabou leader populaire et chef de parti politique, nous indignent. Elle décuple notre détermination à faire de l’Algérie une terre de liberté ou l’intégrité des citoyens, lorsqu’ils exercent leurs droits civiques, n’est pas menacée par leur propre Etat.
Le collectif considère que l’évocation même d’un agenda des élections présidentielles dans ce climat de répression contre la pratique politique est une nouvelle insulte pour les millions d’Algériens qui ont exprimés pacifiquement depuis le 22 février dernier leur aspiration à vivre libres et dignes. La situation des droits et libertés est aujourd’hui pire que celle sous les élections de Bouteflika et de sa Issaba.
Les opposants et les candidats ex et éventuels- aux élections sont emprisonnés, les réunions publiques sont interdites, la capitale est sous un état de siège qui ne dit pas son nom, les manifestants sont régulièrement interpellés, la justice est directement aux ordres, les médias audio-visuels sont des propagandistes contre le peuple et pour le nouvel homme fort du pays.
Le collectif s’est engagé depuis mai 2019 à rassembler tous les acteurs du changement démocratiques, dans la société civile et l’opposition politique autour d’une feuille de route commune de la transition afin d’organiser un changement pacifique.
Cet engagement s’est matérialisé par la plate forme du 15 juin 2019 des acteurs de la société civile puis, par la 1ere réunion de concertation de la classe politique avec la société civile du 24 aout 2019 à la Safex. Les acteurs politiques de l’opposition n’ont aujourd’hui aucun avenir dans la prise de distance avec le mouvement populaire sous couvert de sortir le pays de l’impasse. Les tentations de candidatures aux élections présidentielles qui se sont dessinés ces derniers jours vont aggraver la crise.
Elles menacent de porter préjudice à la dynamique unitaire du peuple algérien pour un vrai changement. Au mieux, elles sont vouées à subir le même sort que celui du panel de Karim Younes qui a détourné le dialogue auquel nous avons toujours appelé.
Le collectif, toujours en phase avec le Hirak, va poursuivre son déploiement en interne avec les autres partenaires de l’espace du 15 juin et en externe avec les participants à la réunion du 24 aout afin de traduire politiquement les aspirations des Algériens exprimés chaque semaine pour une rupture avec le système en place, ses hommes, et ses méthodes.
Le collectif va, avec ses partenaires, intensifier les contacts avec les acteurs politiques afin de réaliser les objectifs du mouvement populaire, par le dialogue. La tenue d’une conférence nationale unitaire de l’ensemble des acteurs dun changement en Algérie demeure un objectif constructif à notre portée.