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Maghreb

Le CPP décortique le scandale Khelil et l’état de l’opposition (audio-vidéo)

Par Yazid Ferhat
mars 26, 2016
Le CPP décortique le scandale Khelil et l’état de l’opposition (audio-vidéo)

Après avoir analysé, avant  même son retour en Algérie, la réhabilitation de l’ex-ministre de l’Energie, Chekib Khelil, le Café presse politique (CPP) du jeudi 24 mars a tenté de décrypter les sens de cette réhabilitation « consternante et violente » de l’avis général des participants.

 

« Ce n’est pas l’Algérie qui a enrôlé l’affaire Sonatrach mais l’Italie, Chekib Khelil a été accueilli avec les honneurs par le wali d’Oran. Aux yeux du pouvoir, il est réhabilité, aux yeux de l’Algérie et des Algériens, c’est une autre affaire », a introduit Souhila Benali, animatrice du CPP.

« Les gens ont été profondément choqués » par ce retour, a confirmé Saïd Djaafer, directeur éditorial du Huffington Post Algérie. « Il a été perçu comme une violence », a-t-il avancé.

« C’est une digue moral qui a sauté », renchérit Abed Charef, journaliste indépendant. « On est monté d’un cran et on nous dit qu’on peut aller beaucoup plus loin », a-t-il jugé. « Je pensais que Khelil pouvait être plus ou moins blanchi mais pas avec cette arrogance ; là on nous affiche un message très clair : langage politique adressé à d’autres clans politiques ».

Face à ce constat, quelle place pour la justice, se sont interrogés les journalistes du CPP.  « L’affaire est toujours pendante », a rappelé Ameziane Abane, journaliste à El Watan week-end. « Inutile de parler de justice », a répondu Abed  Charef. « Il existe suffisamment d’écrits précis pour qu’il soit mis en instruction, ça n’a pas été fait, il est parti à l’étranger et on s’est arrangé pour la mise en cause n’aboutisse pas » a-t-il relevé en concluant que les plus gros dégâts dans cette affaire sont d’ordre institutionnels : «  Il n’y a plus de parlement, plus de justice, plus de pouvoir ».

 

Délinquant en col blanc

 

« L’affaire peut-elle être classée ? » s’interroge Ihsane El Kadi, directeur de l’agence d’Interface Médias éditrice de Maghreb Emergent. « Pour moi, nous sommes en face d’un grand délinquant en col blanc qui a pris de l’argent sur ses fonctions », s’est-il exclamé en avançant détenir des preuves de cette accusation. Et de s’interroger: :« Jusqu’où peut-on aller quand on a la bénédiction du Président? ».

Un comportement qui ne surprend guère Meziane Abane. « J’ai la conviction qu’on ne peut pas investir sans verser des pots de vin », a-t-il déclaré. « Je ne vois pas la différence avec d’autres scandales de corruption tel que celui de l’autoroute est-ouest » , a-t-il souligné en rappelant que « de toutes les affaires de scandale, jamais un ministre n’a été jugé ».

« La différence c’est que Chekib Khelil occupait une fonction d’Etat, il n’était pas un investisseur qui s’accommode d’un système », a répondu Saïd Djaafer qui préfère focaliser son attention sur « la politique énergétique de Chakib Khelil puisque que la plainte a été classée pour vice de forme  ».

 

Pataugeoire

 

D’énergie, il en a été question dans la seconde partie de l’émission qui est revenue sur l’attaque terroriste contre le site gazier de Krechba, dans la wilaya de In Salah. « Ça rappelle Tiguentourine sauf que Tiguentourine était près de la frontière, ce qui n’est pas le cas de In Salah », a relevé Saïd Djaafer.

 « Le coût de production va augmenter de 2, 3 dollars pour les coûts de protection », a de son côté souligné Abed Charef. « Du point de vue de la déstabilisation, le coup est réussi », a renchéri Ihsane  El Kadi.

Enfin, le CPP s’est attardé sur la rencontre de l’opposition prévue mercredi prochain, le 30 mars. « Hamrouche pourrait y participer », a avancé Meziane Abane qui a dénoncé « l’incapacité de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) de s’entendre sur un projet ».

« Qu’est ce qui a changé pour que l’opposition soit plus efficace dans sa démarche ? » s’est pour sa part demandé, plus nuancé, Abed Charef. Est-ce que l’alliance a mûri et avancé pour concrétiser un minimum ? Non, il patauge, comme Mazafran I, on en est au même point ! « C’est à l’image de l’état du pays. Tout le monde patauge ! », a conclu Saïd Djaafer.

Ecouter l’émission :

Vidéo: 

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