C’est à un véritable examen médical que se sont livrés, jeudi 17 février, les journalistes du Café presse politique (CPP) qui ont examiné la grève de la faim du général à la retraite Hocine Benhadid et l’état de santé de la Sonatrach, au niveau national, et ausculté les relations inter-maghrébines et la stratégie de l’Opep, sur le terrain extérieur.
Les journalistes du CPP ont unanimement déploré la « hogra » subie par le général à la retraite Hocine Benhadid entré en grève de la faim dans la prison d’El Harrach pour protester contre une détention préventive qui s’éternise sans jugement.
Le général Benhadid est poursuivi pour « participation à une entreprise de démoralisation de l’ANP» a rappelé Ihsane Elkadi, directeur d’Interface Medias, « mais depuis qu’il a été mis en prison, il y a quatre mois, et qu’on lui a formulé son chef d’accusation, il n’y a eu aucun acte d’instruction ».
« On est de plus en plus clairement dans une démarche punitive et non dans un acte de justice », estime Ihsane Elkadi. Un sentiment partagé par Tarek Draoui, journaliste à la radio algérienne qui se demande si « un jour l’Algérie va arriver à une indépendance de la justice ? ».
Ihsane Elkadi qui est aussi le journaliste ayant interrogé le général Benhadid sur Radio M a réitéré sa disponibilité à se porter « témoin de la défense ». « Je me rends disponible à la justice pour dire que : premièrement le général Benhadid n’a jamais sollicité cet entretien, c’est Radio M qui l’a sollicité, et deuxièmement qu’il était tout seul et est resté tout seul tout au long de l’interview donc il n’y a jamais eu de participation collective ».
Pour finir, le directeur d’Interface Médias a fortement déploré l’absence de réactions des amis de Hocine Benhadid pendant toute cette période. « Maintenant qu’il est en grève de la faim, j’espère qu’ils vont bouger ».
Bilan préoccupant pour Sonatrach
En pleine crise du brent et à la suite du récent accord entre l’Arabie saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar de geler la production de pétrole, les journalistes se sont rendus au chevet du secteur de l’énergie en Algérie.
« Ça va très mal », diagnostique Ihsane Elkadi qui a assisté à la séance inaugurale du 5e symposium de l’association de l’industrie du gaz qui s’est tenu cette semaine à Alger. « Le ministre de l’énergie M. Khebri manque de visibilité, le management de Sonatrach pose problème, le PDG de Sonalgaz M. Bouterfa affirme que le programme de renouvelable n’est pas réalisable, c’est la chienlit dans le secteur de l’énergie en ce moment », a déclaré le directeur d’Interface Médias.
« Sonatrach est en crise depuis au moins 5 ans, depuis qu’elle a été touchée par les premières affaires de corruption en 2010 puis une crise pétrolière s’est greffée dessus », développe Tarek Draoui. « Le pays ne sait plus ce qu’il doit faire », renchérit Abed Charef.
L’union du Maghreb arabe en convalescence ?
Les récentes déclarations du journal El Moudjahid posant les « conditions de la normalisation des relations algéro-marocaines » ainsi que l’appel à l’ouverture de la frontière par le parti de l’opposition du RCD donnent « l’impression que les choses bougent » analyse Abed Charef, journaliste indépendant.
« Depuis 10 ans, le Maroc est demandeur de l’ouverture de la frontière, aujourd’hui l’Algérie de part sa situation économique et la baisse du pétrole commence à l’être aussi », abonde Ihsane El kadi. « L’enjeu est de revenir à 1989-1994 à l’époque où le problème du Sahara occidental n’était pas réglé mais où le flux de relation entre les deux pays était normal », a-t-il conclu.
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