RATP Dév est très satisfaite de son activité en Algérie, assure son directeur pour la zone Maghreb, Pascal Garret : un chiffre d’affaires avoisinant les 50 millions d’euros en 2014, 2.700 emplois directs crées, plus de 1.000 indirects et un taux élevé de satisfaction des usagers du métro et du tramway.
Maghreb Emergent : Que représente l’Algérie pour RATP Dev?
Pascal Garret : RATP DEV, implantée en Algérie depuis 2008, est consciente de l’importance du marché algérien parmi ses activités à l’international. Via ses deux filiales algériennes, Ratp El Djazaïr (exploitation et maintenance du métro) et SETRAM (exploitation et maintenance des tramways), elle a consolidé en 2014 un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 50 millions d’euros, soit 5 milliards de DA. Elle est surtout fière de sa présence en Algérie, une présence qui a permis la création de 2.700 emplois directs et de plus de 1.000 emplois indirects, notamment grâce à des contrats de sous-traitance avec des entreprises de gardiennage, de nettoyage, de maintenance, etc. Une présence qui a également permis un important transfert de savoir-faire dans les différents métiers liés à l’exploitation et à la maintenance du métro et des tramways.
Quels sont vos objectifs de croissance ?
Nos objectifs pour les cinq prochaines années sont importants, avec de nombreux projets d’extension de lignes ou de nouvelles lignes de métro et de tramway. D’ici 2020, l’Algérie deviendra un marché mature pour RATP DEV à l’international. Mais l’Algérie c’est plus qu’un marché. L’ambition de RATP DEV se situe surtout dans le développement d’un partenariat fort avec les autorités algériennes dans les domaines des exploitations de transports guidés par fer (métro et tramway). C’est déjà le cas avec la constitution d’une joint-venture avec ETUSA (Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger, NDR) et EMA (Entreprise du Métro d’Alger, NDR) pour les tramways. Cela concerne aussi le transfert de savoir-faire dans les domaines de la maintenance et de l’exploitation des métros et tramways.
Depuis le début de l’année, cela s’est concrétisé par une formation du top management algérien en France pendant quatre semaines selon les standards de formation des cadres du groupe RATP pour l’exploitation des tramways. Il se poursuivra et trouvera son apogée avec l’ouverture, prévue en 2016, d’un institut de formation dédié entièrement à tous les métiers des transports urbains guidés par fer : exploitation, maintenance, marketing, commercial et communication.
La société assure l’exploitation et la maintenance des tramways d’Alger, d’Oran et de Constantine. Quel bilan faites-vous de cette gestion?
La SETRAM est née d’un accord entre trois partenaires, l’EMA, l’ETUSA et RATP DEV. Employant plus de 2.100 salariés, elle exploite, depuis octobre 2012, le tramway d’Alger, depuis mai 2013 le tramway d’Oran et depuis juillet 2013 celui de Constantine. Le bilan de ses trois exploitations est très encourageant, avec une croissance importante d’année en année : le transport public urbain par tramway a immédiatement trouvé son public. Les chiffres des deux dernières années (2013 et 2014) démontrent le grand succès des tramways en Algérie et une fidélité de plus en plus forte de la clientèle. En deux ans, la SETRAM a transporté plus de 40 millions de voyageurs (20 millions pour Alger, 13 millions pour Oran et 7,5 millions pour Constantine), le nombre d’abonnés sur les 3 réseaux avoisine les 10.000 abonnés. Nous espérons augmenter ce nombre avec le lancement prochain d’offres plus ciblées, notamment pour les étudiants et écoliers. Aujourd’hui, la société se structure pour pouvoir accueillir de nombreux autres projets de tramways lancés par l’EMA : Mostaganem, Sidi Belabbès, Ouargla, Sétif, Batna…
Vous assurez l’exploitation du métro d’Alger depuis 2011. Quatre ans après, quel bilan en faites-vous?
Le bilan d’exploitation du métro est également très satisfaisant, les objectifs d’exploitation et de maintenance ont été atteints ou dépassés. Les nombreuses études de satisfaction clients ont démontré un taux de satisfaction global dépassant les 98%, en faisant ainsi une référence en Algérie en matière de services publics.
Depuis sa mise en service en novembre 2011, le métro d’Alger a transporté plus de 42 millions de voyageurs. Avec la mise en service de la première extension de la ligne du métro d’Alger vers El Harrach à la fin du premier semestre 2015, l’effectif de RATP El Djazaïr passera de 400 à 600 employés, dont environ 98,5% de jeunes Algériens qui, pour beaucoup, ont obtenu un premier emploi à la fin de leurs études.
Le contrat d’exploitation court jusqu’à 2019. Peut-on envisager sa reconduction?
RATP El Djazaïr, filiale de RATP DEV, souhaite poursuivre son partenariat avec les autorités algériennes compte tenu des enjeux futurs, notamment avec les nombreux prolongements de la ligne du métro d’Alger et les autres lignes de métro en projet, ce qui en fera un réseau complexe à exploiter et à maintenir.
Des informations circulent sur un partenariat qui serait envisagé avec la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Les confirmez-vous ?
Nous ne disposons pas d’informations sur ce sujet.
Entretien réalisé par Younès Djama