Selon elle, dans l’ensemble de la région, le nombre d’entreprises pour 1.000 habitants représente le quart seulement de celui de l’OCDE et la moitié seulement de celui de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale.
La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a appelé jeudi les pays arabes à dynamiser les PME, tout en prônant la lutte contre le »vaste secteur informel » qui entraîne une moindre productivité et une perte de compétitivité.
Dans une intervention consacrée à la situation économique dans les pays arabes, Mme Lagarde a considéré que »le grand chantier » auquel la région doit s’atteler à renforcer le »pilier central », aussi bien au cœur de l’économie qu’au sein de la société, se compose de la dynamisation des PME et du renforcement de la classe moyenne.
Dans ce sens, elle a expliqué qu’il s’agit de revitaliser les PME du secteur formel qui représentent »l’épine dorsale d’une économie saine et principale pourvoyeuse d’emplois ».
A ce propos, elle a constaté que dans l’ensemble de la région, le nombre d’entreprises pour 1.000 habitants représente le quart seulement de celui de l’OCDE et la moitié seulement de celui de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale.
Selon elle, la structure industrielle actuelle est quelque peu »déséquilibrée » avec un petit nombre de grandes entreprises dans le secteur formel, et une multitude de petites unités dans le secteur informel.
Elle a également dit que le secteur formel dans les pays arabes est dominé par quelques grandes entreprises de l’Etat ou qui lui sont fortement liées et sont souvent »à l’abri de la concurrence », ce qui réduit l’incitation à innover et à rester compétitif.
De ce fait, a-t-elle affirmé, »rares sont les entreprises de la région qui sont à même de s’attaquer à la concurrence sur les marchés internationaux ».
Outre cette situation, elle a observé qu’il existe »un vaste secteur informel formé d’une constellation de petites entreprises ».
Pour la DG du FMI, si le secteur informel procure certains avantages aux entreprises en leur permettant de rester en marge du périmètre réglementaire et fiscal, il comporte, néanmoins, des coûts manifestes: moins de technologie, moins de capital, moins de main-d’œuvre qualifiée et moins d’investissement.
Au final, a-t-elle noté, cela entraîne une moindre productivité et une perte de compétitivité.
C’est dans ce sens qu’elle a préconisé que les pays arabes devraient donner aux entrepreneurs les moyens de mettre en valeur les idées novatrices, l’esprit créatif et l’innovation dont la région abonde.
Abordant la question relative au »juste équilibre » à trouver pour le rôle central que l’Etat doit jouer, Mme Lagarde a noté que le secteur public dans la région joue un rôle »trop dominant » dont on attend toujours de lui qu’il soit l’employeur de premier recours avec, selon elle, des jeunes diplômés universitaires qui aspirent à travailler dans la fonction publique car les rémunérations sont bonnes, les prestations sont généreuses et l’emploi est assuré.
Sur ce point, elle a avisé que l’expérience internationale enseigne que cela ne conduit pas au dynamisme économique et que ce n’est pas le chemin pour une société »plus juste et plus inclusive ».
Pour Mme Lagarde, l’Etat doit devenir davantage un »régulateur impartial et efficace » dont le rôle principal est de promouvoir un environnement propice à l’épanouissement du secteur privé qui est la véritable source génératrice d’emplois, ajoutant qu’il doit offrir moins de subventions généralisées et plus de dispositifs de protection sociale de base pour les plus déshérités.