en 2004 et en 2009, la plus grande organisation patronale algérienne a exprimé son soutien à la candidature de M. Bouteflika. Mais cette-fois ci elle l’a fait presque à la sauvette, en se faisant clairement forcer la main par un lobyy boutéflikien puissant. Il était, en effet, gênant de la soutenir alors qu’elle suscite partout de plus en plus d’opposition.
L’Assemblée générale du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui a eu lieu ce matin à l’Hôtel El Aurassi, à Alger, n’aura duré qu’une demi-heure sanctionnée par un vote en faveur de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat. Prévu initialement à bulletin secret, le vote a eu lieu à mains levées sous la pression du puissant lobby boutéflikien.
Dans un communiqué diffusé sur internet après la fin de la réunion tenue à huis clos, le Forum a exprimé son soutien au « programme de Monsieur Abdelaziz Bouteflika » et « sa volonté de demeurer mobilisé aux côtés des pouvoirs publics, comme il l’a toujours été jusqu’ici, pour contribuer positivement aux efforts d’édification d’une économie performante, prospère et solidaire ».
Sur les 95 membres ayant émargé ce matin sur la feuille de présence de l’assemblée, 55 l’ont fait par procuration. Ainsi, il y avait plus de procurations que de membres présents, ce qui est contraire au règlement intérieur qui stipule qu’il ne peut y avoir qu’une procuration par personne. Certains présents, se trouvant dans l’embarras à cause du changement à la dernière minute du mode de scrutin, ont même quitté la salle.
Beaucoup de membres influents du FCE, qui compte 268 membres, n’ont pas répondu présents lors de cette réunion ayant pour unique point à l’ordre du jour le renouvellement ou non du soutien de l’organisation patronale à la candidature de M. Bouteflika.
N’ont assisté aux travaux de cette réunion, la plus courte de l’histoire du FCE, Ni Slim Othmani (NCA Rouiba) ni Omar Ramdane (Modern Ceramic), le premier président de l’organisation, à qui certains autres membres prêtaient, à tort, un revirement par rapport à sa position initiale d’opposition à la candidature de M. Bouteflika.
L’appel à la neutralité lancé au FCE la veille par Ali Benflis n’a pas été entendu même s’il a occupé, affirme un membre du FCE sous couvert de l’anonymat, une grande partie des discussions de l’assemblée générale. Les patrons faisant pression pour soutenir M. Bouteflika ont eu raison des réticences des présents. Il convient de citer parmi eux Réda Hamiani (Redman), Ali Haddad (ETRHB) Taib Ezzraimi Abdelkader (Semoulerie Industrielle de la Mitidja), Mohamed Bairi (groupe Ival), Laid Benamor (groupe Laid Benamor).
Les organisateurs ont fait en sorte d’éviter la presse, indiquant aux journalistes, venus tôt le matin couvrir la réunion, qu’elle se tiendrait à huis clos et que les instances du Forum en communiqueraient les résolutions une fois terminée, à midi. Les travaux ont été clôturés plus tôt que prévu et les présents se sont dispersés avant l’arrivée de la presse.