Le futur port de Ténès répondra à la plus importante exigence technique: être en eaux profondes. Car, jusqu’à présent, les marchandises à destination des ports d’Algérie ne sont transportées que par des caboteurs, à défaut d’infrastructures portuaires d’importance pour l’accostage de navires ayant un grand tirant d’eau.
Le gouvernement a, enfin, tranché sur le lieu d’implantation du futur grand port commercial du centre de l’Algérie. Lors de son passage, mercredi dernier, à l’émission Hiwar Essaaa de la Télévision nationale, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a notamment indiqué que le choix du lieu de cette future infrastructure portuaire a été fait: près de Ténès, dans la wilaya de Chlef, à quelque 200 km à l’ouest d’Alger.
Le futur port de Ténès, si le gouvernement ne change pas d’ici là d’avis, répondra à la plus importante exigence technique: être en eaux profondes. Cette exigence, déjà relevée dans une première étude du temps du ministre des Transports Amar Tou, est dictée par le souci des autorités portuaires d’Alger de recevoir les navires de gros et très gros tonnage.
Car, jusqu’à présent, les marchandises à destination des ports d’Algérie ne sont transportées que par des caboteurs, à défaut d’infrastructures portuaires d’importance pour l’accostage de navires de gros tonnage ayant un grand tirant d’eau. Actuellement, elles sont transbordées notamment aux ports de Giatora (Italie) et celui d’Algesiras (Espagne), la profondeur des eaux dans la plupart des ports algériens ne dépassant pas 11 mètres, selon des experts maritimes.
Un deuxième port pour le centre du pays
Abandonné un moment, ce projet a été relancé en novembre 2013 avec l’annonce du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur la réalisation de ce port entre Cherchell et Ténès.
« Le nouveau port d’Alger qui s’étendra sur une superficie de plus de 1.000 hectares, sera réalisé en eaux profondes dans la zone située entre Cherchell (wilaya de Tipaza) et Ténès (wilaya de Chlef) », avait déclaré, en 2013, lors d’une visite de travail à Chlef, le Premier ministre algérien, selon qui il sera essentiellement financé par la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports) ».
Le ministère des Transports a déjà lancé, au 1er trimestre 2014, un appel d’offres national et international restreint pour l’étude de la recherche d’un site pour ce nouveau port commercial »entre l’ouest d’Alger et l’est de Ténès ».
Avis partagés à Ténès
A Ténès, chef-lieu de daïra de quelque 30.000 habitants, les avis sont partagés sur ce projet. A l’Entreprise portuaire de Ténès (EPT), dont le siège est ombragé par une rustique forêt de pins maritimes, on estime que le projet va générer directement au moins 4.000 postes de travail permanents, en plus de ceux générés par les services aux navires et de transports.
»Ici, il y a peu d’opportunités d’emplois, alors, un projet pareil, il est évident que cela va apporter un plus à la ville », estime Merouane, cadre à la sous-direction des Impôts. Par contre, d’autres habitants de l’antique Cartenna estiment que »ce port va dénaturer la grande plage de la ville, avec son sable et ses activités nautiques ». Merouane, lui, est catégorique: »Moi, la plage ne me nourrit pas alors que la réalisation d’un grand port à Ténès va générer un formidable bond des activités économiques et commerciales dans notre ville. »
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