Le groupe pétrolier polonais PGNiG se dit intéressé à connaitre des expériences de partenaires algériens dans le cadre de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Algérie. Cette question a été l’un des points discutés à l’occasion de la visite d’une délégation d’hommes d’affaires polonais à Alger. Cependant, rien n’a filtré de ces discussions.
Un responsable du groupe pétrolier polonais PGNiG, rencontré dans le cadre de la visite du 3 au 5 mars 2015 à Alger, d’une délégation d’hommes d’affaires polonais conduite par Janusz Piechocinski Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie de Pologne, a indiqué que son pays a entamé un travail de vulgarisation et de dialogue avec les populations avant de s’engager dans l’exploitation du gaz de schiste. Un travail de sensibilisation et d’écoute qui a duré deux années, avant que les autorités centrales ne décident enfin d’un forage du premier site de gaz de schiste situé à Lebien en Poméranie, au Nord du pays. Tout en excluant des effets négatifs sur l’environnement, le responsable affirme que cet « écueil » a été dépassé grâce au travail de sensibilisation auprès des villageois polonais. Il estime que les avis sur de supposés dangers sur l’environnement sont « exagérés ». En outre, le groupe pétrolier polonais PGNiG se dit intéressé à connaitre des expériences de partenaires algériens dans le cadre de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Algérie. Cette question a été l’un des points discutés entre les responsables polonais et algériens. Cependant, rien n’a filtré de ces discussions.
68 forages de prospection ont été effectués
A noter que la Pologne a engagé l’exploitation du gaz de schiste comme une alternative au gaz importé de Russie. Ses réserves de gaz de schiste sont, selon les statistiques du Département américain de l’Energie (AIE), parmi les plus élevées en Europe avec environ 5 000 de m3. Néanmoins, les gisements ont un accès plus difficile pour l’exploitation que les gisements aux Etats-Unis. Quelque 68 forages de prospection ont été effectués dans le pays et n’ont toujours rien donné. Un cadre du groupe a souligné que le groupe PGNiG déploie ses activités non seulement en Pologne, mais aussi sur des marchés internationaux, en Norvège et au Pakistan notamment. La compagnie cotée en Bourse de Varsovie depuis 2005, offre des services pour l’industrie du pétrole notamment en termes de services géophysiques et de forage.
Le gaz de schiste non rentable ?
Comme l’Algérie, la Pologne s’oriente vers le gaz de schiste. Le pays a extrait en 2011 son premier gaz de schiste. Selon les spécialistes, la possibilité d’exploiter des ressources en gaz non conventionnel (gaz de schiste) constitue pour la Pologne une opportunité majeure. Aujourd’hui, la production de gaz de Pologne avoisine 5 milliards de m3 par an avec une consommation annuelle de 16 milliards de m3. Ce qui signifie que la production domestique ne couvre que 1/3 des besoins du pays. Cependant, après l’euphorie, le désenchantement. En effet, plusieurs compagnies intervenant dans l’industrie du schiste ont dû mettre un coup d’arrêt à leurs investissements dans ce pays pour cause de non rentabilité. Chevron vient d’annoncer l’arrêt de ses programmes d’exploration de gaz de schiste dans ce pays. En cherchant des opportunités « plus lucratives», le pétrolier américain va diminuer de 13 % ses investissements dans le monde. La compagnie Chevron rejoint ainsi d’autres compagnies telles Total, l’italien Eni ou encore les américains Exxon et Marathon Oil.