« L’Europe a des lacunes dans la fabrication de produits d’hygiène, le textile, les équipements médicaux, l’agriculture biologique. Le Maroc et la Tunisie ont une grande habitude de travailler avec l’Europe.
Le Maroc est incroyablement dynamique pour exporter les masques que nous sommes incapables de produire. Le Maghreb peut être un outil de la souveraineté européenne. Il vaut mieux produire au Maroc, en Tunisie, en Algérie ce qu’on a du mal à exporter depuis la Chine » C’est ce que confie Jaques Attali, dans une interview exclusive qu’il a accordé au journal en ligne français Ecomnews.
Écrivain, économiste, conseiller spécial de François Mitterrand et ardent défenseur depuis dix ans de l’économie positive, Jacques Attali, décrit le monde tel qu’il l’imagine après la crise sanitaire du Covid-19, une crise qu’il estime être en même temps une tragédie et une opportunité fantastique, notamment pour l’Europe. « La crise nous fait réaliser que la Chine n’est pas fiable, que les États-Unis sont en chute libre. Si l’Europe prend conscience de sa force, elle a un avenir extraordinaire. Elle doit défendre sa souveraineté en misant sur sa proximité avec le Maroc qui a développé des systèmes de production de masques et des tests. Nous devons considérer les pays du bassin Méditerranéen comme des partenaires de notre indépendance en créant les conditions de développement d’une industrie conjointe. » Etaye-t-il en guise de réponse à une question qui renvoie à l’option de relocalisation des industries depuis l’Asie, et la refondation du partenariat euro-méditerreanéen.