Des mesures de sécurité draconiennes ont été prises par les services de sécurités marocains, de crainte d’attentats terroristes qu’organiseraient des djihadistes de retour de Syrie et d’Irak. Pour le ministère de l’intérieur, la menace est sérieuse.
Selon le ministre de l’Intérieur marocain Mohamed Hassad, un renforcement des mesures de sécurité a été mis en place pour parer à « une sérieuse menace terroriste ». Cette menace viendrait, dit-il, de la présence d’un « nombre croissant » de ressortissants marocains dans les rangs des djihadistes en Syrie et en Irak. Il existe « une sérieuse menace d’une attaque terroriste dirigée contre le royaume en raison de l’augmentation du nombre de Marocains appartenant à des organisations extrémistes en Syrie et en Irak », a déclaré Mohamed Hassad lors d’un conseil de gouvernement tenu jeudi. « Un certain nombre de ces combattants assument des postes de premier plan dans ces organisations et ne cachent pas leur intention de perpétrer un acte terroriste » au Maroc, a-t-il poursuivi, cité dans une conférence de presse par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi.
Plus de 2000 marocains en Syrie et Irak
Ce qui préoccupe les autorités marocaines, ce sont surtout ces djihadistes marocains qui ont une « expérience dans la préparation d’explosifs et dans les techniques de guerre ». Ils peuvent en outre compter « sur le soutien de groupes djihadistes actifs en Afrique du nord » ainsi que sur « d’autres extrémistes marocains qui ont fait allégeance (depuis le Maroc) à l’Etat islamique » (EI), selon le ministre marocain. Des »actions ont été prises pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens », ainsi que celle des « secteurs publics stratégiques », sans porter atteinte à l’activité économique, a-t-il rassuré. Selon des statistiques non confirmées, les combattants marocains en Irak et en Syrie seraient plus de 2.000, alors que plus de 400 auraient été tués depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Les autorités marocaines ont annoncé le démantèlement de plusieurs présumées cellules terroristes dans plusieurs région du pays, et arrêtés 40 marocains de retour de Syrie.
La hantise du 16 mai 2003 est toujours là
Entre 2003 et 2010, plusieurs centaines de marocains, soupçonnées d’appartenance à des groupes terroristes ont été arrêtés, torturés, jugés sommairement et emprisonnés. L’attentat terroriste du 16 mai 2003 de Casablanca, qui a fait 40 morts dont les kamikazes, a donné lieu dans les jours qui ont suivi à la promulgation de la loi antiterroriste. Toutes les arrestations et les jugements de présumés terroristes ont été menés dans le cadre de cette loi. La presse marocaine parle de son côté de dizaines de marocains, qui attendent à la frontière syro-turque le feu vert des autorités pour revenir au pays, après avoir été embrigadés comme djihadistes dans le conflit syrien.