Le Maroc est en train de durcir davantage la lutte contre l’immigration clandestine vers l’Europe. Des militants associatifs rapportent que le Maroc a entamé, il y a une vingtaine de jours, la construction d’une barrière métallique à proximité de l’enclave espagnole de Melilla, près de la ville de Nador (Est).
Adil Akid, responsable au niveau de la ville de Nador, de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a également confirmé l’information selon laquelle des tranchées ont été creusées par les autorités du côté marocain. »Nous avons reçu des informations selon lesquelles des barrières équipées de lames y seront érigées mais nous ne pouvons confirmer pour l’instant, » a-t-il tenu à préciser.
A la fin de 2013, la presse marocaine avait fait état de cette décision des autorités sécuritaires marocaines, dont le chef de la gendarmerie royale Hosni Benslimane. Le projet serait encore plus important, et engloberait également les frontières du Maroc avec l’Algérie, pour stopper les mouvements de l’immigration subsaharienne.
Barbelés non dissuasifs
Les ONG marocaines et internationales de défense des droits des migrants avaient dénoncé ce projet, l’assimilant à une volonté de nuire aux subsahariens. Selon ces organisations, cette frontière de barbelés servira »les activités des mafias spécialisées dans le trafic en tout genre », notamment celui des personnes. Cette barrière de barbelés va obliger, en plus, les subsahariens en quête de l’Eldorado européen, à emprunter de nouvelles routes beaucoup plus risquées pour leur vie. Selon des chiffres officiels espagnols, les entrées d’immigrants subsahariens sur le sol espagnol ont augmenté de 50% en 2013. Début mai, près de 140 migrants subsahariens avaient réussi à entrer dans l’enclave de Melilla.