Près de 27 milliards de dirhams (2,49 milliards d’euros) ont été mis de côté pour des projets destinés à améliorer la mobilité, sur les 33,6 milliards de dirhams (3,1 milliards d’euros) du budget global du plan quinquennal.
Une série de projets dans le domaine des transports en commun vient se placer en tête des efforts déployés par le Maroc afin d’améliorer la connectivité et de réduire les embouteillages dont souffre le pays, tout en s’inscrivant dans une stratégie plus vaste qui vise à répondre aux nouveaux besoins suscités par l’urbanisation rapide du royaume.
Alors que plus de 60% de la population marocaine vit désormais dans des villes, le gouvernement entend renforcer son action en matière d’amélioration des infrastructures urbaines – et Casablanca, plus grande ville du royaume et son centre commercial, devrait être l’une des premières à bénéficier de cette attention renouvelée.
Les efforts de modernisation des systèmes de transport de la ville seront déployés dans le cadre du Plan de Développement Stratégique de Casablanca 2015-2020 ; ils viennent étayer une politique plus générale d’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain en renforçant l’inclusion socio-économique, la connectivité et la mobilité à la fois en termes de temps et de coûts. Parmi les projets prévus, on peut citer une nouvelle ligne de tramway, des aménagements routiers, des voies de contournement et un tunnel.
En plus d’améliorer la vie quotidienne des résidents de Casablanca, la stratégie vise à encourager le développement économique et les investissements en rendant la ville plus compétitive en tant que hub financier international en pleine croissance.
Près de 27 milliards de dirhams (2,49 milliards d’euros) ont été mis de côté pour des projets destinés à améliorer la mobilité, sur les 33,6 milliards de dirhams (3,1 milliards d’euros) du budget global du plan quinquennal.
Modernisation du transit
La deuxième ligne de tramway de Casablanca, T2, occupe une place centrale dans les projets de la ville en matière de transport. Cette dernière devrait desservir 33 nouvelles stations sur une distance de 22,5 km, selon l’opérateur de transport en commun Casa Transport à qui la gestion du service a été confiée. Le chantier de la nouvelle ligne devrait démarrer en mai, avec une fin des travaux prévue pour fin 2018, d’après les médias.
La ligne de tramway actuellement en service à Casablanca, qui s’étend sur 31 km et dessert 48 stations, reliant Sidi Moumen à l’est à Ain Diab et Facultés à l’ouest, sera quant à elle prolongée de 2 km, portant l’ensemble du réseau à 110 km d’ici 2022.
Au moins 160 nouveaux tramways circuleront sur le réseau de tramway réaménagé, suite au lancement en juin par Casa Transport d’un appel d’offres portant sur l’achat de matériel roulant pour une somme de 3 milliards de dirhams (275,5 millions d’euros).
Les travaux qui seront effectués sur les deux lignes, dont le montant prévisionnel est de 4,2 milliards de dirhams (389 millions d’euros), seront financés en grande partie par des emprunts garantis par l’Etat, qui fourniront un financement à hauteur d’1,7 milliard de dirhams (156,5 millions d’euros) ; la commune urbaine de Casablanca et le gouvernement régional de Casablanca-Settat apporteront le reste des fonds nécessaires.
Le Fonds d’Accompagnement à la Réforme des Transports a également débloqué une enveloppe d’1,7 milliard de dirhams (156,5 millions d’euros) destinée à subventionner le déficit d’exploitation de Casa Transport, qui s’élève à 80 millions de dirhams (7,4 millions d’euros) en 2015. Cela devrait permettre à la ville de maintenir des tarifs abordables sur les trajets des lignes de tramway, tout en permettant à l’exploitant de la ligne d’atteindre la rentabilité. Le prix d’un ticket de tramway est actuellement fixé à 7 dirhams (0,64 centimes d’euros).
La presse a fait savoir que Casa Transport se tourne du côté de la publicité pour faire rentrer des recettes supplémentaires avec le lancement en septembre d’un appel d’offres portant sur le recrutement de la régie publicitaire chargée des lignes.
Aménagements routiers
En outre, une somme de 3 milliards de dirhams (276 millions d’euros) a été assignée à la rénovation d’au moins 32 km de routes à Casablanca, l’accent étant mis sur la réduction des temps de trajet, l’amélioration des accès piétons et l’accroissement de la sécurité grâce à davantage d’éclairage et de surveillance.
La ville compte installer un système de surveillance urbain qui, à l’aide de 760 caméras de vidéosurveillance, régulera la circulation et enregistrera les incidents. Selon les médias, le système nécessiterait un budget d’environ 460 millions de dirhams (42,3 millions d’euros).
Le projet prévoit également la construction de deux voies de contournement et d’un tunnel afin de réduire les embouteillages. Le nouveau tunnel à proximité de la mosquée Hassan II sera accompagné d’une voie de contournement à Sidi Maarouf qui réduira les embouteillages en direction de l’aéroport et de Marrakech, tandis qu’une autre voie de contournement en cours de construction au sud-est de la ville facilitera l’accès à l’autoroute Casablanca-El Jadida et à l’aéroport à partir de Casablanca Finance City, un nouveau quartier de la finance situé au centre de la ville.
Remédier aux embouteillages
Ces dernières années, les villes marocaines ont subi les conséquences d’une circulation en hausse. Selon l’agence nationale Autoroutes du Maroc, le trafic a augmenté de 2,4% en glissement annuel dans le pays au premier trimestre 2015.
Meryem Belqziz, directrice générale du service de location de voiture Uber Maroc, qui a récemment lancé ses activités à Casablanca, a expliqué que les liaisons de transport dans les principaux pôles d’emploi du pays sont problématiques pour les usagers.
» Certaines zones, comme celles de Ain Sebaa, Casa NearShore et Nouaceur, ne disposent pas d’une offre suffisante en matière de transports en commun alors que de très nombreuses personnes s’y rendent tous les jours pour aller travailler, « a-t-elle déclaré à OBG.
Un problème que Casablanca subit de plein fouet, la ville ayant vu son parc automobile passer de 500 000 véhicules en 2014 à plus d’1,3 million aujourd’hui, a expliqué à OBG Nabil Belabed, directeur général de Casa Développement, entreprise chargée d’améliorer le stationnement dans l’ensemble de la ville.
» Malgré la hausse du trafic, les capacités infrastructurelles restent inchangées, « a-t-il souligné. » Si le plan de développement stratégique apportera des améliorations, ces dernières ne suffiront pas. Nous devons également nous employer à modifier les comportements en matière de transport. «
Alors que les médias locaux rapportent que près de 80% des automobilistes sont seuls dans leur voiture, les messages de sensibilisation des Marocains aux bénéfices de pratiques telles que le covoiturage gagnent du terrain.