L’étude la plus détaillée encore jamais réalisée sur le financement international pour aider les pays à s’adapter au changement climatique et réduire les émissions de CO2, révèle que la moitié des 7,6 milliards de dollars alloués à ce jour est destiné à dix pays seulement.
Une étude menée par l’Overseas Development Institute (ODI) a analysé une décennie de contributions et dépenses allouées à neuf grands fonds internationaux et deux nationaux mis en place pour lutter contre le changement climatique. L’étude constate que les principaux bénéficiaires de financement sont le Maroc, le Mexique et le Brésil, qui ont reçu chacun un demi-milliard de dollars en prêts. Elle note que le Mexique et le Brésil sont parmi les 10 principaux émetteurs de gaz à effet de serre, et avec le Maroc, tous ont un énorme potentiel de l’énergie renouvelable.
L’étude souligne néanmoins que certains pays qui sont dans le besoin ont été «oubliés». Ainsi, à titre de comparaison, des pays tels que la Namibie, Salvador et le Guatemala ont reçu moins de 5 millions de dollars chacun. Une somme qui ne représente même pas 5% de ce qu’ont perçu le Maroc et le Mexique. Les projets qui ont bénéficié de ces fonds comprenaient, entre autres, une augmentation massive de la capacité d’énergie renouvelable du Mexique et le développement des ressources d’énergie solaire du Maroc.
Les Etats pétroliers du Moyen-Orient ont peu contribué par des financements
Le chercheur à l’ODI et auteur du rapport, Smita Nakhooda, a déclaré que l’utilisation efficace du financement climatique aidera à gagner le soutien des pays pauvres qui ont le moins contribué au changement climatique, mais portent le poids de ses impacts.
Les riches Etats pétroliers du Moyen-Orient n’ont pas contribué par des financements bien qu’ils soient de gros émetteurs de gaz à effet de serre, constate le rapport. Sachant que lien est établi entre les combustibles fossiles et le changement climatique qui provoque des conditions météorologiques extrêmes avec leurs répercussions sur les pays pauvres. Des pays comme le Niger, le Bangladesh et le Népal ont reçu près 400 millions de dollars au cours de la dernière décennie pour les aider à faire face à cette menace grandissante, relève l’étude de l’ODI.
Un nouveau fonds « Vert » de 10 milliards de dollars en 2015
Le rapport qui traite de la façon dont le financement climatique a été dépensé dans 135 pays, signale que l’obtention du droit de financement climatique est cruciale pour assurer un accord mondial ambitieux sur le changement climatique lors de la 21e conférence sur le climat en 2015 à Paris. M. Nakhooda affirme dans ce document que «les vies de millions de personnes dans les pays pauvres touchés par les changements climatiques dépendent de ce fonds et doivent obtenir ce droit».
En 2015, un nouveau fonds pour la lutte contre les changements climatiques verra le jour. Ce fonds a déjà recueilli près de 10 milliards de dollars en sept mois. « Le nouveau Fonds vert pour le climat est une excellente occasion de réduire les émissions (en CO2) et de soutenir la résilience au changement climatique. Mais davantage de fonds doivent être levés pour s’attaquer à cette menace grandissante qu’est le changement climatique, et s’assurer que les pays pauvres supportent un nouvel accord climatique », a déclaré le directeur de l’ODI, Kevin Watkin.