Maroc et Egypte en hausse, Algérie et Tunisie en baisse, Libye inexistante : les investissements directs étrangers collent étroitement à la carte politique en Afrique du Nord.
Sans surprise, le Maroc et l’Egypte ont été les principaux bénéficiaires des investissements directs étrangers en 2014, selon une étude sur l’attractivité des pays africains publiée par le cabinet Ernst&Young. Le succès de ces pays s’est fait au détriment de l’Algérie et de la Tunisie, ainsi que la Libye, déclassée, pour des raisons qui semblent évidentes : l’environnement des affaires compliqué en Algérie, la fréquence des attentats en Tunisie et la déstabilisation complète de la Libye.
Le Maroc est devenu le troisième plus important bénéficiaire de l’investissement étranger en Afrique en 2014, avec 67 projets d’IDE, en hausse de 52,3%, selon cette étude, qui note au Maroc une forte avancée des entreprises françaises, lesquelles ont dépassé leurs rivales espagnoles pour devenir leaders du marché marocain.
Les services financiers ont été les moteurs de cet investissement étranger au Maroc, qui « bénéficie de ses liens historiques et la proximité de l’Europe occidentale », selon l’étude. Ce pays a également « une approche proactive » en matière d’investissements étrangers, et offre « une disponibilité des travailleurs qualifiés, à des salaires inférieurs que ceux du marché international ».
Cercle vertueux fragile
Ce qui fait la force du Maroc ? Un environnement des affaires « stable», combiné à de bonnes liaisons aériennes vers de nombreux autres pays africains et la progression des banques marocaines en Afrique. La compagnie Royal Air Maroc dessert plus de 30 grandes villes africaines, selon l’étude.
Le Maroc apparait aussi relativement stable. Malgré les tensions sociales, il donne l’image d’un pays qui a échappé à la tempête qui a traversé les autres pays d’Afrique du Nord. Cela a permis d’attirer les investissements, qui ont à leur tour contribué à préserver la paix sociale, en créant des emplois et en générant des revenus supplémentaires.
Cette position incite le Maroc à vouloir « se positionner comme une passerelle » entre une Afrique «à croissance rapide » et deux grands pôles de l’économie mondiale, les États-Unis et l’Europe.