Le Maroc a annoncé vendredi le lancement d’un nouvel emprunt obligataire sur le marché financier international d’un montant d’un milliard d’euros. Le pays n’en prévoit pas d’autre pour cette année.
Le Maroc a lancé une nouvelle émission obligataire sur le marché financier international d’un montant de 1 milliard d’euros d’une maturité de 10 ans avec un taux d’intérêt de 3,5%, a indiqué samedi la presse locale reprenant l’annonce faite, vendredi à Londres, par le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid. Cette émission intervient après une absence de 4 ans sur le marché de l’euro et s’adresse à des souscripteurs de différents profils, notamment des gestionnaires de fonds de pensions, des banques centrales et privées, ainsi que des compagnies d’assurances et des fonds souverains, précise-t-on. « Aujourd’hui, nous avons fait le pricing pour cette opération ayant permis au Maroc de mettre en avant les réformes économiques et financières ainsi que ses perspectives prometteuses de croissance », a précisé Mohamed Boussaid, faisant état d’un engouement des investisseurs étrangers qui se sont inscrits massivement à ce nouvel emprunt à l’international.
Mohamed Boussaid déclaré que le Maroc avait émis cet emprunt en euro afin de diversifier sa base d’investisseurs, à la suite des problèmes de la dette en dollars enregistrés au cours des dernières années. Il a également affirmé que son pays n’avait pas de plans de suivre la Grande-Bretagne qui a mandaté vendredi des banques en vu de lancer des obligations islamiques (sukuks), la première opération du genre dans le monde occidental. Par ailleurs, Boussaid affirme que le Maroc n’a pas besoin d’autres émissions internationales pour cette année, en raison de l’appui des prêteurs multilatéraux comme la Banque mondiale.
« Perspectives prometteuses » des réformes
Le Maroc avait conclu, en mai 2013, un prêt sur les marchés financiers internationaux portant sur deux émissions d’un montant global de 750 millions de dollars six mois après la sortie d’un emprunt obligataire à l’international qui lui avait permis, en décembre 2012, de lever 1,5 milliard de dollars en deux tranches, la première d’un montant de 1 milliard de dollars d’une maturité de 10 ans et un taux d’intérêt de 4,25%, et la deuxième d’un montant de 500 millions de dollars, assortie d’une maturité de 30 ans avec un taux d’intérêt de 5,50%. Il s’agissait de la première émission lancée par le Maroc sur le marché du dollar. En 2007 et 2010, le Maroc avait lancé deux émissions obligataires sur le marché international de l’euro empruntant respectivement 500 millions et 1 milliard d’euros. Le déficit budgétaire du Maroc s’est établi à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2013 contre 7,3% en 2012.
Mais d’après des économistes, en situation hors compensation des produits de grande consommation, le déficit budgétaire en 2012 aurait été de seulement 0,7% au lieu de 7,3%. A cause de ce déficit public record (7,3%), l’agence d’évaluation financière Moody’s, la deuxième plus importante agence de rating au monde, avait dégradé, en février 2013, la note souveraine du Maroc passant de « stable » à « négative ». Pour 2014, la loi de finances table sur un déficit budgétaire de 4,9% du PIB sur la base des hypothèses d’un taux de croissance du PIB de 4,2%, d’un taux de change moyen de 8,5 dirhams/dollar et d’un cours moyen de pétrole de 105 dollars le baril.