Au moment où le groupe terroriste Daech promet des attaques dévastatrices au Maroc, une nouvelle cellule terroriste a été démantelée jeudi par le Bureau central marocain des investigations judiciaires (BCIJ).
Composée de trois personnes, dont une femme, cette nouvelle cellule a été démantelée à Fès, Casablanca et dans la commune d’Oulad Teïma dans la région d’Agadir. Selon le communiqué du BCIJ, ces individus appartiennent au groupe terroriste Daech et comptaient commettre des attentats au Maroc. Les investigations menées par le FBI marocain ont révélé « l’engagement total des membres de cette cellule dans l’agenda subversif de Daech et ce, à travers leur détermination à exécuter des opérations terroristes dangereuses dans le royaume », précise un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Ces arrestations confirment l’engagement permanent du Maroc dans la lutte contre le terrorisme dans le monde. En effet, le Maroc a réussi, depuis 2005, à aider au démantèlement de nombreuses cellules terroristes liées à AQMI et des réseaux spécialisés dans le recrutement et l’embrigadement de combattants voulant rallier les rangs de l’organisation de l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. Le Maroc, qui a été lui-même la cible d’attentats terroristes meurtriers a développé une forte capacité de réaction et d’anticipation qui a prouvé son efficacité. Il est d’ailleurs cité en exemple par nombreux pays qui apprécient grandement sa contribution et sa vision experte.
En France, les services de renseignements marocains ont fourni à leurs homologues dans l’Hexagone les informations qui ont mis les enquêteurs sur la piste du cerveau des attaques meurtrières ayant pris pour cible, vendredi 13 novembre, la ville de Paris et fait au moins 130 morts et des centaines de blessés. Ils ont aussi aidé à démanteler la cellule terroriste à Saint-Denis et à déjouer d’autres attentats prévus à Paris, notamment sur le quartier de La Défense.
Dans ce cadre, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’a pas hésité à saluer, à plusieurs reprises, les efforts consentis par le Maroc dans la lutte contre le terrorisme qui ont permis de réaliser des résultats importants aux niveaux local et international. Le ministre espagnol de l’Intérieur a, lui aussi, mis en avant l’importance de la coopération avec le Maroc dans le domaine sécuritaire. A Bruxelles, l’expertise développée par le Maroc dans le domaine sécuritaire et en matière de lutte contre la radicalisation suscite respect et admiration.
Dans ce sens, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur de Belgique Jan Jambon a qualifié de très précieuse la collaboration avec le Maroc qui peut fournir à son pays des éléments clé pour l’aider dans les enquêtes en cours en rapport avec les attentats de Paris. Un communiqué du ministère de l’Intérieur avait indiqué que des entretiens avaient eu lieu entre le ministre de l’Intérieur marocain et son homologue belge et entre responsables sécuritaires des deux pays, suite à la communication téléphonique du roi Philippe de Belgique au roi Mohammed VI, exprimant la demande du gouvernement belge au Maroc pour une collaboration étroite et poussée en matière de renseignements et de sécurité, après les derniers attentats perpétrés à Paris, et leur ramification en Belgique et d’autres pays européens.
Le Premier ministre belge, Charles Michel, a lui aussi salué la coopération avec le Maroc dans ce domaine. De même, les Pays-Bas et le Maroc, deux partenaires de longue date dans plusieurs dossiers d’intérêts communs et bilatéraux, partagent la même vision en matière de lutte antiterroriste, a affirmé le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lors d’un point de presse à l’occasion de la célébration à La Haye du 90ème anniversaire de l’association de la presse étrangère accréditée aux Pays-Bas.
D’ailleurs, la ministre déléguée marocaine auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mbarka Bouaida, vient d’annoncer la mise en place d’un nouveau plan d’action en matière de lutte contre le terrorisme, avec l’approbation du nouveau programme européen de sécurité 2015-2020 à travers lequel l’UE entend renforcer sa coopération avec les pays de la région.
Ce plan d’action s’articulera autour de trois axes, en l’occurrence la prévention du terrorisme et de l’extrémisme, la lutte contre le crime organisé et, enfin, la lutte contre la cybercriminalité, a souligné la ministre en réponse à une question orale sur « le renforcement du partenariat Maroc-UE » à la Chambre des représentants (1ère chambre du Parlement marocain).
Pour l’ambassadeur Menouar Alem, chef de la mission du Maroc auprès de l’Union européenne, la doctrine du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme s’articule sur de nombreux axes se rapportant notamment à l’assistance humanitaire, au développement durable, au volet sécuritaire et à la restructuration du champ religieux et la déconstruction du discours djihadiste.