Le métro de la capitale économique du Maroc ne verra pas le jour de sitôt. Casablanca, avec ses cinq millions d’habitants, a de nouveau tourné le dos à ce projet, qui perdure depuis 1970.
Avec sa place boursière, son port, ses usines et ses bidonvilles, Casablanca, ville-métropole, avec plus de cinq millions d’habitants et au moins la moitié en transit chaque jour, souffre d’un profond problème de transports urbains. L’idée d’un métro aérien a été lancée dans les années 1970. Puis abandonnée, et déterrée en 1980 et 1990. Puis plus rien. Jusqu’à début 2014, lorsque le conseil de la ville, présidé par Mohamed Sadjid, annonce de nouveau la résurrection du projet. Le montage financier du projet, évalué à 8 milliards de dirhams, était presque bouclé. Et puis, retour à la case de départ. Le 1er juillet dernier, le bureau exécutif du Conseil de la ville abandonne de nouveau la piste du ‘’métro volant’’ de Casablanca pour valider l’extension du réseau du tramway.
Un coût dissuasif
En fait, la raison principale de ce revirement est que le conseil de la ville de Casablanca n’a pu récolter la totalité de l’enveloppe budgétaire prévue pour réaliser ce projet. Le montage financier du projet a échoué. Selon l’hebdomadaire ‘’La Vie Eco’’, ‘’si le projet est annulé, c’est surtout parce que la ville a eu du mal à mobiliser les 8 milliards de DH nécessaires à sa réalisation’’. La ville de Casablanca n’a pu en effet recueillir que 5 milliards de DH auprès de l’Etat, de ses partenaires et de bailleurs de fonds. Fin de l’histoire ? Non, l’argent récolté ira vers l’extension du réseau du tramway, déjà opérationnel, sur plus de 80 km (au lieu de 18 km prévus pour le métro). Tous les quartiers de la métropole devraient être desservis.
Métro fantôme
Pourtant, au début de l’année, Mohamed Sadjid, inamovible maire de Casablanca depuis plus de dix ans, était optimiste. ‘’Casablanca aura bien son métro aérien’’, a-t-il dit en présentant début 2014 le projet de 15 km de rames aériennes sur les avenues et boulevards ‘’Beidaouis’’. Annonçant alors que les études techniques seraient prêtes au printemps, il a précisé que sa mise en service est prévue à la fin de 2018. Entretemps, le ‘’métro fantôme’’ de Casablanca court toujours. Alger, après plus de 25 ans de travaux sans cesse interrompus faute d’argent, a bien eu au final son métro. Pourquoi pas Casablanca ?