Le ministre des Affaires étrangères de l’UE et de la Coopération espagnol, José Manuel Albares, entame ce jeudi 30 septembre, une visite officielle en Algérie, durant laquelle il rencontrera son homologue algérien, Ramtane Lamamra.
Selon des sources officielles, les deux hommes discuteront de l’avenir du partenariat bilatéral en matière d’énergie, notamment le gaz, et ce dans un contexte hybride de crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, ayant mené au retrait d’Alger du Gazoduc Maghreb Europe (GME), d’une part, et de la très forte hausse des prix du gaz, d’autre part.
Les ministres passeront en revue les principales questions qui subsistent à ce niveau, ainsi que le programme régional et identifier les secteurs dans lesquels les deux pays peuvent approfondir la relation.
José Manuel Albares sera accompagné, lors de cette visite, des patrons des sociétés de Naturgy, Franscisco Reynés, et d’Enagás, Antonio Llardén. Selon les mêmes sources, l’Espagne entend renforcer son partenariat avec l’Algérie, tout en misant sur des filières innovantes en phase avec la transition énergétique.
Mais à Madrid, les inquiétudes sur la stabilité des approvisionnements en gaz naturel persistent, compte tenu de la situation évoquée auparavant. « L’approvisionnement en gaz de l’Espagne n’est pas en danger car nos amis marocains et algériens veulent travailler ensemble dans ce domaine », a d’ailleurs rassuré Albares, devant les membres du parlement espagnol.
Pour rappel, l4lagérie est le principal fournisseur de l’Espagne en gaz, en lui fournissant l’équivalent de 49% de la consommation domestique. En juillet dernier Naturgy et Sonatrach ont convenu de démarrer l’exploitation de l’extension Medgaz au quatrième trimestre de cette année. Avec un investissement de 90 millions de dollars (73 millions d’euros), la mise en service de l’extension Medgaz transportera 25% du gaz naturel consommé en Espagne et renforcera la relation stratégique entre les deux sociétés.
Cette annonce a été suivi, quelques semaines après, par l’arrêt définitif des exportations algériennes de gaz vers l’Espagne, via le GME qui passe par le Maroc.
Qu’en est-il du dossier des Harragas ?
Même si le sujet n’est « officiellement » pas inscrit à l’ordre du jour, l’on peut supputer que le dossier relatif aux Harragas algériens, qui actuellement arrivent en très grand nombre en Espagne, atterrira forcément sur la table des discussions.
Selon les données publiées sur son site Internet par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur les 34 861 arrivées irrégulières de migrants en Espagne enregistrées jusqu’au 19 septembre, 12 528 se sont produites par la route de la Méditerranée orientale, qui comprend les bateaux partis de le Maroc et l’Algérie.
L’activiste et membre de l’organisation espagnole « Cipi migrantes desapericidos », Francisco Jose Clemente Martin, qui travaille actuellement à aider des centaines de familles algériennes à identifier leurs enfants disparus en mer, a récemment déclaré que les arrivées massives de migrants, depuis l’Algérie, notamment sur les côtes andalouses d’Almeria et à Alicante, ne permettent pas aux différentes ONG et associations de sauver ou de prendre en charge toutes les personnes retrouvées en mer, au vu du nombre important des Harragas qui y sont interceptés.