Une récente étude produite par l’Ipemed (Institut de Prospective du Monde Economique Mediterranéen) a dressé un bilan sur la réalité des clusters au Maghreb. Selon ses conclusions, de nombreuses initiatives émanant du secteur privé et public ont été prises depuis 2014. Ceci aurait mené à un enrichissement de la carte des clusters en Algérie, Maroc et Tunisie.
« Dans l’agenda des pouvoirs publics de ces trois pays, l’appui et l’encouragement à la création des clusters occupent une place affirmée. Mais chaque pays suit sa propre méthode», rapporte le document.
L’étude en question nous apprend qu’en Algérie, et jusqu’à une période récente, « aucun cluster n’est parvenu au stade d’une formalisation ». Sauf que la situation aurait changé grâce à la mobilisation des entrepreneurs et des efforts des pouvoirs publiques.
Parmi les mesures cités par l’Ipemed, on note « une politique en faveur des filières jugées prioritaires, lesquelles ont bénéficié d’avantages fiscaux ; le développement de centres techniques pour renforcer l’efficacité des clusters devant accompagner le développement des filières industrielles à fort potentiel, notamment l’agroalimentaire ; la création de 50 zones industrielles ; des universités qui s’ouvrent plus que par le passé aux partenariats, à l’image de celles de Béjaia, Tizi Ouzou et l’Ecole polytechnique d’Alger. »
Le rapport identifie 10 clusters en Algérie (dont 4 qui sont constitués et actifs), contre 14 pour ta Tunisie et 15 pour le Maroc.
Le cluster de la mécanique de précision : Situé à Blida et présidé par Adel Bensaci, ses principales activités sont la promotion et le développement de la sous-traitance industrielle au profit des entreprises algériennes, en les aidant à accéder aux appels d’offres dans les secteurs de l’hydraulique et de l’automobile.
Algeria Digital Cluster (ADC) : localisé au Cyber Park de Sidi Abdellah, il est dirigé par Ahmed mehdi Oumarouyache. Ses principales activités sont, entre autres, l’indentification de toutes les entreprises du numérique pour favoriser l’échange et la coopération, le soutien des startups et la prospection de nouveau marchés.
Cluster Energie Solaire (CES) : situé à Alger et présidé par Boukhalfa Yaici, il se compose de 28 membres issus du monde des énergies renouvelables (EnRs). Outre ses missions de « think tank », Il œuvre au renforcement des capacités et au développement des compétences industrielles dans les EnRs.
Cluster Boisson Algérie (CBA) : situé à Alger et Béjaia, il est dirigé par Mourad Bouattou. Composé d’une trentaine d’entreprises privées du secteur des boissons, ses principales activités sont la formation, l’ingénierie et l’incubation de startups.
Cluster huile d’olive de Bouira : présidé par Karim Rahal, il est la première coopérative en Algérie depuis 2008. Hormis la recherche en lien avec les instituts INRA et ITAFV, Il travaille essentiellement à assurer la collecte, le conditionnement et la commercialisation de l’huile d’olive, ainsi que la récupération des résidus en vue de leur valorisation.
Enfin, d’autres clusters étaient récemment en phase d’émergence, dont 2 à Constantine. Il s’agit du cluster de la pharmacie et de la biotechnologie et celui de la mécanique. Les clusters de la plasturgie, du lait (Béjaia) et de la filière « tomate industrielle » dans la région du nord-est, ont également été mentionnés dans cette étude.