Il y a lieu de rappeler que le 4ème appel à la concurrence lancé par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) concernait 17 périmètres contenant des ressources non conventionnelles.
Les déclarations se voulant rassurantes faites par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal à l’ENTV le 21 janvier dernier n’ont pas entamé la détermination des opposants à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie. Pour l’un d’entre eux, Kacem Moussa, expert en environnement et en aménagement du territoire, ces déclarations montrent que « le Premier ministre est complètement à côté de la plaque » et qu’« il ne fait pas partie des véritables centres de décision ».
Ce maître de Conférences à l’université d’Oran qui fait partie du mouvement anti-gaz de schiste dans cette ville, relève, dans une déclaration à Maghreb Emergent, des « contradictions » dans les propos de M. Sellal : « Il y a quelques années, il a dit que l’exploitation du gaz de schiste n’interviendrait pas avant 2040. Or, ce n’est plus le cas aujourd’hui ! ». Selon lui, les « promoteurs » de l’option gaz de schiste, notamment au sein de Sonatrach, fournissent au Premier ministre « des informations erronées pour calmer les esprits mais ils font tout autre chose ».
« La protestation d’In Salah peut porter ses fruits »
Il y a lieu de rappeler que le 4ème appel à la concurrence lancé par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) comprend 17 périmètres de recherche et d’exploration contenant des ressources non conventionnelles. Sur 31 périmètres concernés par cet appel d’offres, 4 seulement ont été attribués, dont aucun, officiellement, contenant de telles ressources.
Rappelant les expériences polonaise et française, Kacem Moussa est convaincu que « quand il y a des protestations (contre le gaz de schiste, NDLR) le pouvoir recule », et que « cela peut être le cas avec les protestataires d’In Salah ». Il n’exclut guère l’éventualité que ces protestations dissuadent les compagnies pétro-gazières internationales de venir exploiter ces ressources non conventionnelles en Algérie.
« Des gisements de gaz et pétrole conventionnels pour 50 ans »
Lors de son passage à l’ENTV, M. Sellal a notamment déclaré : « Nous devons nous aligner sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. » Il faisait allusion aux pays qui exploitent les hydrocarbures non conventionnels, en particulier les Etats-Unis. Kacem Moussa ne partage pas ce point de vue : « Notre pays recèle des gisements de gaz et pétrole conventionnels prospectés et non prospectés qui lui permettent d’aller encore sur une cinquantaine d’années au moins sans recourir à d’autres alternatives de type non conventionnel. ». D’après lui, d’autres potentialités en hydrocarbures existent au niveau du reste du territoire algérien dont la prospection est révélatrice d’ « indices encourageants ».
La mobilisation contre le gaz de de schiste s’élargit
A noter que le front anti-gaz de schiste s’élargit. En écho aux protestations des habitants d’In Salah et d’autres régions du sud du, des manifestations ont eu lieu dans d’autres régions. Après un rassemblement hier matin à Oran pour soutenir les habitants d’In Salah, un sit-in a été tenu aujourd’hui à Bejaia par des opposants à l’exploitation de ce gaz non conventionnel.