Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations unies pour son combat contre la faim dans le monde, notamment dans les zones de conflit.
Le Pam est aussi récompensé alors que la pandémie due au nouveau coronavirus a fortement augmenté le nombre de victimes de famines à travers le monde.
« Le besoin de solidarité internationale et de coopération multilatérale est plus évident que jamais », a souligné Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel, devant la presse.
Avec 97 millions de personnes aidées dans 88 pays en 2019, le Pam, dont le siège se trouve à Rome, est la première organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim, a-t-elle rappelé. Selon elle, une personne sur neuf dans le monde ne mange toujours pas à sa faim.
« La pandémie de coronavirus a contribué à une forte augmentation du nombre de victimes de la faim dans le monde. En attendant le jour où nous en aurons un, la nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos », souligne le comité Nobel dans sa déclaration.
Selon une estimation du Pam, la faim pourrait toucher 270 millions de personnes d’ici la fin de l’année, soit une augmentation de 82% par rapport à la situation prévalant avant la crise du coronavirus.
Lors d’un point de presse à Genève, Tomson Phiri, porte-parole du Pam, a estimé que l’organisation était allée, depuis le début de la pandémie, « bien au-delà de ce qui était exigé d’elle ».
« Tout a été confiné après les mesures de restriction nationales et mondiales. Le Pam a pris ses responsabilités, nous avons été en mesure de relier entre elles les communautés. Pendant un certain temps, nous avons été la plus grosse compagnie aérienne mondiale lorsque la quasi-totalité des compagnies aériennes commerciales étaient clouées au sol. »
Pour Dan Smith, directeur de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le comité Nobel, en récompensant le Pam, a souhaité adresser un message d’espoir et de « soutien à la coopération internationale ».
« La faim, comme le changement climatique et d’autres sujets, est un problème mondial qui ne peut être correctement traité que par la coopération. Le Programme alimentaire mondial est une institution de coopération internationale », a-t-il dit à Reuters.
« Malheureusement, trop souvent, et notamment parmi les grandes puissances, l’appétit pour la coopération diminue », a-t-il ajouté en rappelant que la faim dans le monde augmentait de nouveau après avoir baissé pendant plusieurs décennies.
Le directeur exécutif du Pam, David Beasley, s’est dit « profondément honoré » par le choix du comité Nobel.
« C’est une reconnaissance incroyable du dévouement de la famille du Pam, qui oeuvre quotidiennement à éradiquer la fin dans plus de 80 pays », a-t-il écrit sur Twitter.