L’héritage miné des années Bouteflika concerne inéluctablement la sphère économique qui risque d’être frappée de plein fouet par une crise inédite sur le long terme.
Ce scénario du pire est pressenti par Slim Othmani PDG de NCA Rouiba, invité sur le plateau de Radio M. Ce dernier constate que le cri de colère de la rue et la crise économique, en Algérie, se rencontrent à une même asymptote. Le modèle économique imposé par le système déchu a laissé en friche des pans entiers de l’économie nationale, faute d’une réelle diversification. Ce modèle économique imposé constitue, entre autres, un héritage empoisonné auquel devra faire face le prochain gouvernement et le prochain président que dégagera la révolution de la dignité. Indique M Othmani qui indique néanmoins que ce synopsis pourra être évité. « Si l’on place sur le moyen et court terme je ne peux qu’être optimiste.» Poursuit M Othmani qui conditionne le salut du pays à une prise de conscience de ce même legs. De cette réalité.
« La population doit être clairement informée de la situation financière du pays. Et devra accepter des scénarios d’austérité qu’on va nécessairement lui présenter. » Recommande-t-il comme préambule de sortie de crise. Il évoque un inéluctable recours à l’austérité mais nuance son propos en précisant que le degré d’intensité de cette dernière sera fonction du scénario en présence, en signalant que l’on peut lisser le processus d’austérité par le recours à certains mécanismes. Selon M Othmani une croissance forte est toujours possible et permettra de franchir les caps les plus difficiles.
« Encore faudrait il que que l’environnement puisse absorber cette croissance, ce qui permettra de faire passer la pilule de l’austérité. » Précise-t-il, en invitant instamment à abandonner la mentalité de l’Etat providence et de revaloriser la valeur travail. Cet intervenant demeure convaincu que la jeunesse algérienne avide de liberté pourra trouver des débouchées à la hauteur de ses ambitions, avec à la clé un taux de chômage jamais atteint de 4%.