« Ce n’est nullement ce projet de loi sur les hydrocarbures qui va trouver des solutions aux problèmes énergétiques et financiers de l’Algérie », ont estimé des experts en énergie. Ils intervenaient à la 2ème édition des débats du Forum des chefs d’entreprises (FCE) sur le secteur de l’énergie en Algérie.
Pour l’ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, « le projet de loi sur les hydrocarbures doit nécessairement faire partie d’une politique énergétique globale qui comprend, notamment, le volet de la transition énergétique, celui du développement durable ainsi que le volet du conseil national de l’énergie ».
Selon lui, ce projet ne répond pas aux problèmes de Sonatrach du point de vue pétrole et du gaz ainsi que du point de vue de la rente.
Attar a estimé que l’ancienne loi sur les hydrocarbures (86/14) est « beaucoup mieux » que le présent projet de loi. « Grâce à l’ancienne loi, toutes les réserves ont été renouvelées », a-t-il affirmé.
Pour sa part, le professeur Chems Eddine Chitour, enseignant à l’école nationale polytechnique d’Alger et à l’Institut algérien du pétrole, a qualifié le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures de « non-événement ». « Ce n’est absolument pas le moment d’émettre une telle loi. Il faut prendre le temps nécessaire pour son élaboration », a-t-il estimé.
Selon Chitour, « on pouvait attendre quelques mois après l’installation du nouveau gouvernement, pour mettre en place dans le calme et la sérénité un débat nationale englobant tous les citoyens pour discuter de l’élaboration de ce projet ».
« L’urgence pour le pays est de définir une politique énergétique globale », estime le professeur en indiquant que cet objectif passe par la mise en place des états généraux de plusieurs secteurs et que chacun assume sa responsabilité.
Pour le conférencier, dans le monde, la sécurité énergétique se base sur l’innovation vers des énergies renouvelables, au moment où nous on se focalise sur les hydrocarbures. « Nous sommes en train d’hypothéquer l’avenir des générations futures », a-t-il conclut.